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MINO L'ENFANT DU VIEUX PORT pdf print E-mail
Ecrit par Stephane Burgatt  
mercredi, 21 novembre 2007
 

"Avec les années les moyens ont changé"

Jeune flamme du hip hop marseillais, Mino n’est pas un bleu pour autant. Dix années, essentiellement passées sur scène, des apparitions sur des compilations et quelques clips mais toujours pas d’album. C’est chose faite avec « Il était une fois », où collaborent entre autres Soprano (qui l’a signé) et Senior Alonzo. En bon enfant du vieux port qu’il est, Mino nous a reçu sur son Lacydon chéri.

On t’avait découvert en 2003, dans une compilation de reprises d’instrumentaux américains. Mais l’aventure a réellement débuté quand pour toi ?

Ca fait maintenant Dix ans que je rappe. La compilation dont tu fais allusion c’était « we copy the remix » où on rappait effectivement sur des instrumentaux américains connus. Soprano avait posé sur « in da club » de 50 cent et moi sur « Gimme some more » de Busta Rhymes par exemple. A l’époque, les instrumentaux ne couraient pas les rues et on s’amusait comme ça. C’était une idée originale de Soprano et ça a été un très bon moment.

Le début classique d’un jeune rappeur.

Oui, on choisissait des rappeurs assez techniques comme Eminem et on essayait vraiment de caller notre flow sur le leur.
Et à ce jour, nous nous amusons toujours autant à enregistrer. La seule chose qui a changé avec les années c’est les moyens. Maintenant nous rappons sur nos propres instrumentaux. Ca te permet d’appréhender la musique d’une autre manière. Tu n’es plus obligé de t’adapter à la musique. C’est la musique qui s’adapte à nous.

Tu t’occupes toi-même du travail aux machines ou tu délègues ?

Non, je ne touche absolument pas aux machines. Dj Mage et Houss ont réalisé mon street album, « Il était une fois Mino » (sortir le 19 novembre). Je sais ce que je veux ou pas musicalement parlant mais ce sont eux qui le gèrent. J’ai déjà bien assez de travail avec mes textes et mon flow.

C’est souvent un cap dans la carrière d’un rappeur, au début on se concentre essentiellement sur sa métrique, sur son flow mais dans un second temps, on en vient à mettre les doigts dedans pour produire d’autres rappeurs. Il y a plein d’exemples : Eminem, Akhenaton …

Je dis ça maintenant, mais ça n’est vraiment pas mon truc. A ce jour, mon désir est de m’exprimer au travers des mots. Ca passe par l’écriture et le chant. 
Le jour où je sentirai un manque, j’irai bien sur le chercher. Ca s’exprimera peut être par la musique et les machines comme le fait Soprano qui réalise ses propres sons. 


Tu as pu te développer de manière satisfaisante pour ton premier essai discographique ?

Oui, l’album qui sort est en fait un street album. C’est en quelque sorte une préparation à l’album qui sortira l’an prochain.

Tu entends quoi quand tu parles de street album ?

Je n’aurai pas une grosse promo nationale et le mastering a été fait en France, dans un petit studio, pas dans un gros studio New-Yorkais.
Et au niveau du contenu, je n’aborde pas autant de thèmes que ce qu’il y aura dans l’album. C’est vraiment une présentation, un prélude. La sortie de l’album dépendra en fait du succès du « street ».

Ce qui me surprend chez toi c’est que tu as fait de nombreuses scènes en 10 ans sans jamais sortir le moindre support audio…

D’une part je ne suis pas un rappeur de studio. J’ai toujours exercé dans le contact direct avec le public. C’est ce que j’aime. J’ai passé de nombreuses années à rapper en live sans vouloir enregistrer de cd. Mais j’ai pris conscience que pour exister dans le monde de la musique et en vivre, il fallait enregistrer un cd…

Sinon comment défendre sur scène un cd qui n’existe pas ?

Exactement. La différence était que moi je défendais un moment, pas un album. Jusque là, sans cd, ça se passait très bien. Maintenant que « Il était une fois » est là, ça devrait être encore mieux !

Propos recueillis par Stéphane Burgatt, RAJE Marseille, 12/11/2007

Crédit photo : Dimitri Gheorghiev

Interview en podcast : www.myspace.com/zicaziclemission