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LE PEUPLE DE L'HERBE pdf print E-mail
Ecrit par Stephane Burgatt  
mercredi, 07 novembre 2007
 

"Chacun de nos albums est la musique d'un film qui n'existe pas"

 

En dix années d’existence, le peuple de l’herbe, s’est imposé en cheville ouvrière d’une scène musicale que l’on pourrait désigner comme métissée. Dans un premier temps tandem de DJ, le peuple s’est étoffé de musiciens  pour se loger dans la niche des rares artistes à évoluer sans étiquette. Un cap comme celui des dix ans mérite un état des lieux. C’est maintenant chose faite.

 

Vous faites partie des groupes inclassables. Tenter de vous cerner par des appellations revient en une longue énumération à la fin de laquelle on ne sait plus par quoi on a commencé.

 

Au départ Le peuple de l’herbe a surtout produit une musique dite «  de machines » avec deux DJ : dj Pee et dj Stani en 1997. Ils ont commencé à faire des concerts et ils se sont rendus compte qu’en mettant des instruments, ils obtenaient plus de prestance scénique. Le show était incomparablement plus vivant.

Les influences premières s’orientaient ainsi plus vers du travail de platine comme le hip hop ou le dub. Par la suite, N’Zeng, le trompettiste, a porté une touche jazz à l’affaire, Spage le côté industriel et ainsi de suite.

 

J’ai l’impression que vous avez vous-même du mal à vous cerner.

 

Oui car ce brassage des genres n’est pas pensé à proprement parler. On est plus dans le spontané, dans l’instinctif. Cette manière de faire notre musique est vraiment naturelle. Rien n’est calculé ; au sens péjoratif j’entends.

 

Vous jouez beaucoup avec les ambiances. On se croirait parfois dans de la musique de film.

 

On est en effet très sensible aux musiques de film. Surtout ceux d’une certaine période avec des compositeurs comme  John Barry ou Lalo Schiffrin.

 

Il y a d’ailleurs eu une petite expérience dans le domaine avec le film « baise moi » de Virginie Despentes.

 

C’était différent dans le sens ou, pour ce film, ce sont deux morceaux qui n’ont pas été écrits en rapport direct avec les images. Pour l’anecdote, ce sont les premiers titres que nous avons faits à quatre.

Faire le score d’un film, c’est une chose que nous aimerions faire. Mais comme personne ne nous le propose, à chaque album nous composons la bande originale d’un film qui n’existe pas.

 

Pour votre dernier album, « radio blood money », vous vous êtes inspirés d’une nouvelle de Philip K Dick, feu un auteur de science fiction à qui on doit, entre autres, « blade runner » ou « minority report ». Néanmoins, c’est une autre de ses histoires que vous avez choisie…

 

Tout à fait, c’est « Docteur bloodmoney ». L’histoire est la suivante : en 2032, la terre a été dévastée par une apocalypse. Pendant ce temps, un astronaute en orbite diffuse de la musique et des programmes pour les survivants sur terre.

On s’était dit que notre album serait en quelque sorte un bout du programme de cet astronaute, destiné à réveiller les consciences. Il y a quelques messages dans l’album. Aux gens de les trouver.

 

A l’heure où l’industrie du disque, et le monde des musiciens, est présenté comme étant en crise, il semblerait que les artistes n’aient jamais été autant inspirés. On se retrouve ainsi avec des concepts albums ou des concepts de scène toujours plus novateurs. Il semblerit que ce soit en passe de devenir la condition sine que nonne pour appâter le client.

 

Ce ne sont déjà pas les mêmes gens qui font la musique que tu présentes et ceux qui se plaignent de la crise du disque.

 

Le Peuple de l’herbe ne connaît pas la crise ?

 

Nous n’en souffrons pas car nous ne vivons tout simplement pas de la vente des albums. C’est la scène qui nous fait manger à notre faim. On est ce qui s’appelle un groupe de scène. De TOUTES les scènes : ça ne nous dérange pas de revenir à la base, d’alterner entre les clubs, les festivals…

 

Propos recueillis par Stéphane Burgatt, 2007