samedi, 27 octobre 2007
ZEMIA – B.M.C. – ROYAL BUBBLE ORCHESTRA
Brasserie de la République – Mantes la Jolie (78)
Le 26 octobre 2007
http://www.zemia.net
http://www.myspace.com/zemia
http://www.myspace.com/bmcmetal
http://www.royalbubbleorchestra.com
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Exercice carrément original puisque le désormais fameux BR s’essaie ce soir à un plateau très typé metal et que la clientèle change donc forcément quelque peu de look, le ton de la soirée se voulant très jeune et particulièrement sympathique, à l’image de trois groupes sérieux au possible dès que les amplis passent en mode ‘‘On’’ mais rigolards absolus quand le moment est venu de se détendre. Les balances sont à peine bouclées que le public commence déjà à arriver en nombre conséquent, signe que la communication a fonctionné et que les trois formations programmées ce soir ont leur fanbase dans le secteur … On le comprend facilement quand on découvre les prestations successives !
Difficile de ne pas succomber à l’appel de Zemia qui va venir commencer une soirée à contre courant en nous proposant un mélange particulièrement astucieux de world acoustique et de rock atmosphérique et en s’appuyant sur un binôme où les guitares acoustiques sont reines mais où les basses et autres didjeridoos savent à l’occasion faire leur entrée pour venir se poser sur un savant assemblage de percussions. Tambourin au pied, cajon, djembé ou derbouka, il n’en faut guère plus à Cyrille pour alimenter ses deux acolytes Shigare et Flo et pour les accompagner dans un délire qui rappelle par moment Tool, une formation dont le groupe revendique clairement l’héritage, et qui sait quand le moment est venu sortir de sa réserve pour rappeler à son public que ses racines sont ancrées dans le gros rock bien musclé. Sur la petite heure de jeu que nous proposera le trio de la rive droite de la Seine, on remarquera forcément leur morceau éponyme où le chant se veux sensuel en diable mais aussi quelques passages en instrumental particulièrement bien balancés ! A revoir d’urgence …
B.M.C., c’est carrément le chouchou de la région mais aussi celui de la tête d’affiche de la soirée qui lui a permis d’enregistrer une démo alors forcément, quand la bande débarque au BR, ça fait du bruit et il y a du monde ! Très jeune et encore totalement amateur, le quartet amputé ce soir de ses machines déploie pourtant une énergie phénoménale et se montre aussi apte à aller tutoyer des monstres sacrés de l’anthologie du metal comme « For Whom The Bell Tolls » de Metallica ou « Roots Bloody Roots » de Sepultura qu’à envoyer des compositions bien travaillées comme leur excellent « Criminal » bourré de breaks et parti sur une intro qui n’est pas sans rappeler celle de « One » qui remua jadis la planète rock. La rythmique explosive conduite par Thibault à la basse et John à la batterie emporte bien les deux guitares, la LTD série EX de Nicolas et la Gibson SG de Kévin, et tout le monde se regroupe de façon très homogène autour des deux voix qui se partagent cris et râles tout au long d’une prestation à laquelle on ne pourra que reprocher d’avoir été trop souvent interrompue par des pauses certes salutaires pour B.M.C. mais trop propices à laisser retomber la pression côté public ! Le pogo banni pour des raisons évidentes de structure scénique laissera ce soir la place à un bon gros headbanging et c’est sur une deuxième interprétation de « Criminal » servie en guise de rappel que les sales gosses installés à Gargenville nous quitteront en nous laissant en mémoire une prestation qui prouve encore et toujours leur perpétuelle progression ! Ca tombe bien, ils ont trouvé leur public et en plus il en redemande …
Changement de plateau mais aussi changement de pointure avec l’arrivée de RBO sur la scène, une formation totalement pro qui a en prime de l’expérience et de la bouteille et qui ne s’en laisse pas conter dès que le set est en route … Toujours aussi impeccable vocalement et visuellement, Lol Nico nous en met plein les yeux et plein les oreilles avec un chant très varié et particulièrement accrocheur qui colle au plus près d’un style positionné entre un bon vieux rock/hard rock anglo-saxon et un stoner metal envoyé avec force et foi à l’attention d’un public qui plie toujours sous le poids de la musique mais qui ne romps jamais tant la manière de porter les coups est ingénieuse. On revisite donc ce soir le premier effort de Royal Bubble Orchestra que le groupe a parfaitement bien assimilé et qu’il nous livre à grands coups de « King Of Lies », « Time To Despair », « I Mingle With You », « No Room Inside » et autres « Lullaby » portés par la Les Paul d’un Alex Dhée une fois de plus en très grande forme et soutenu par la section rythmique idéale dans laquelle Oliv’ Porrini a trouvé une place naturelle aux côtés de la basse atomique de David Jacob. On sait de source sure que RBO est en train de mettre la dernière touche à un nouvel album qu’il nous promet au moins quatre étages au-dessus de son prédécesseur, ce qui n’est pas évident tant l’aboutissement était déjà de la partie, et pour rôder ses titres en live, le quartet parisien nous en pose quelques-uns ce soir, nous mettant l’eau à la bouche avec un « And I Know » très speedé ou avec des « Thrill Me » et autres « The World Is Over » mais en nous mettant carrément sur le cul avec un « Pollution » appelé à très rapidement devenir un hymne capable de fédérer derrière le groupe des hordes de chevelus étalées sur plusieurs générations. En associant deux doigts d’attitude, trois doigts de technique et cinq de plus de bonne humeur et de feeling, RBO est parvenu à devenir le groupe de rock en France capable de redonner l’envie au public de se pencher sur le sujet ! A faire connaître autour de soi …
Trois heures de pur bonheur viennent de se terminer au BR et déjà on se met à évoquer la suite. Disponibles, les groupes partent vers le public et échangent des adresses, des tuyaux, des bons plans divers … Portée par un son fort mais affichant une très belle qualité, la soirée aura tenu toutes ses promesses et c’est un public emballé par l’idée de retrouver régulièrement des soirées de qualité qui quitte tranquillement une salle qui se fait lentement mais sûrement une réputation de lieu culturel supplémentaire incontournable dans l’arrondissement de Mantes et plus globalement dans les Yvelines et les départements avoisinants. Ce sont de toute façon les groupes et leur public qui seront les grands gagnants de cette belle histoire qui s’annonce longue et fructueuse …
Fred Delforge – octobre 2007
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