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CAROLINA CHOCOLATE DROPS pdf print E-mail
Ecrit par Fred Delforge  
mercredi, 24 octobre 2007
 

Heritage
(Dixiefrog – Harmonia Mundi – 2007) 
Durée 49’47 – 16 Titres 

http://www.carolinachocolatedrops.com
http://www.myspace.com/carolinachocolatedrops 
http://www.musicmaker.org 
http://www.bluesweb.com

C’est encore une découverte à mettre au crédit de la Music Maker Relief Foundation et de son fondateur Tim Duffy mais ce n’est pas de vieux bluesmen d’antan dont il est question avec les Carolina Chocolate Drops mais bel et bien de trois jeunes gens de couleur qui suite à leur rencontre il y a deux ans ont décidé de mettre leurs talents de multi-instrumentistes en commun au service d’une musique un peu oubliée, celle des jug bands des années 20 et 30 ! Ils ne sont pas encore trentenaires mais Dom Flemons (banjo, guitares, jug, harmonica …), Rhiannon Giddens (banjo et violon) et Justin Robinson (banjo et violon) ont déjà pratiquement tout compris d’un genre qui s’apparente autant au folk qu’au blues et qui se teinte de tout ce que la musique américaine a pu recevoir d’apports venus de l’étranger, que ce soit d’Afrique pour les banjos et les percussions ou d’Irlande pour les fiddles, ces violons si habiles dans l’art de faire crin-crin …

C’est donc en remettant au goût du jour des instruments quelque peu tombés en désuétude que les Carolina Chocolate Drops s’imposent sur le devant de la scène, réhabilitant au passage la musique des esclaves et les chants de travail mais ne se contentant pas de réadapter de vieux standards pour au contraire se fendre de quelques compositions qui tendent à prouver que le genre a un réel avenir. On n’échappe donc pas à un « Sittin’ On Top Of The World » par ailleurs fort bien interprété mais le groupe l’a subtilement installé entre quelques morceaux chantés a-capella, des traditionnels tout droits sortis des geôles de l’Alabama, une longue tirade déclamée à la manière des spoken words et des titres originaux toujours fort bien écrits ! Un subtil mélange entre les violons et les banjos à quatre et cinq cordes apporte beaucoup de fraîcheur et de spontanéité à un ouvrage sur lequel les voix sont très intelligemment mises en valeur, le tout se voyant agrémenté d’interventions faites à base de cruches que l’on secoue, de kazoos et autres clochettes gracieusement éparpillées tout au long des pistes. Avec à la fois beaucoup d’énergie et une très grande délicatesse, les Carolina Chocolate Drops emboîtent le pas à de grands noms comme Leon Bibb ou Taj Mahal dans une voie qui devrait enfin faire reconnaître les racines africaines du blues à leur juste valeur ! On ne manquera pas de les retrouver dans les bacs dès le 25 octobre et sur la route en mars 2008 …