Accueil du portail Zicazic.com


Zicazic on Twitter. Zicazic on Facebook.

Flux RSS ZICAZINE

Qu'est-ce que c'est ?




Accueil

> MENU
 Accueil
 ----------------
 Chroniques CD's
 Concerts
 Interviews
 Dossiers
 ----------------

TONY COLEMAN à MANTES LA JOLIE (78) pdf print E-mail
Ecrit par Fred Delforge  
samedi, 13 octobre 2007
 

TONY COLEMAN
Brasserie de la République – Mantes la Jolie (78)
Le 12 octobre 2007


http://www.tonycoleman.fr
http://www.tonycolemanmusic.com
http://www.myspace.com/tonytccoleman
http://www.myspace.com/stationrock
http://www.myspace.com/brasserieconcert 

Après la découverte du son de la Brasserie de la République il y a une petite semaine lors du concert de nos amis d’Addiction, il nous tardait de voir ce que cela pouvait donner avec un groupe professionnel et qui pouvait être mieux placé que Tony Coleman pour nous en faire une démonstration ? Pour avoir accompagné de ses toms la plupart des grands bluesmen et soulmen mondiaux, le génial batteur venu de Floride appartient au cercle très fermé des monstres sacrés et ce n’est pas sans raison qu’il a réussi à forger tout au long de sa carrière des amitiés indélébiles avec des personnages comme Albert King, John Lee Hooker, Koko Taylor, Lucky Peterson, James Brown ou encore B.B. King avec qui il partageait des moments de franche camaraderie il y a encore quelques jours … Parmi la grosse cinquantaine de personnes présente ce soir, on remarque Jean Pierre Vignola, bien connu du monde du blues et du jazz, venu en voisin saluer et applaudir un de ses vieux amis, signe s’il en fallait que la soirée est placée sous le signe de la qualité !

Généreux et tatillon à la fois, Tony Coleman possède une frappe claire et précise mais loin de se contenter d’avoir un jeu de batterie irréprochable, il crée également sa propre musique en s’appuyant sur une passion récurrente pour le jazz, le blues, le funk, la soul ou le reggae et la chante avec une voix puissante et particulièrement profonde … Ajoutez-lui des musiciens français d’exception qui l’accompagnent depuis près de cinq ans et qui n’ont aucune raison de rougir à côté des grosses machines étasuniennes et vous obtenez les ingrédients nécessaires pour que la soirée soit totalement réussie, d’autant que l’artiste est ce soir particulièrement en voix et que sa set list fait la part belle à ses albums dont le dernier, « Bonjour Mr Coleman », a été enregistré en France et vient tout juste de sortir.

On traverse ainsi les « Travlin’ Man » et autres « Don’t Cry The Blues » mais aussi les nouveaux morceaux que le batteur ponctue de quelques anecdotes voire même de quelques facéties et on se régale autant du son magique de la Gibson ES335 de 1968 du virtuose Eric Straczan que des claviers sobres mais efficaces du jeune et brillant Damien Cornélis, deux musiciens que l’on retrouve régulièrement sur les scènes de l’hexagone en solo mais aussi en accompagnement des meilleurs artistes internationaux. Complété par Pili Tempo à la basse et par une paire de cuivres où l’on compte une trompette et un saxophone, le groupe met littéralement le feu aux côtés d’un maître de cérémonie qui ne nous épargne aucun bon mot, faisant remarquer au passage que c’est par le live que la musique parvient à vivre et à continuer de se développer et faisant remarquer à certain blues critics un peu mitigés à son égard qu’il assume pleinement son statut de leader en jouant sa propre musique maintenant qu’il n’évolue plus dans l’ombre d’autres artistes. « Je ne suis pas B.B. King, je suis Tony Coleman et je vous … » !

On verse en fin de set vers les idées engagées d’un artiste qui réaffirme encore et toujours l’aversion qu’il a du président actuel des Etats Unis et qui nous présente « Save The Planet », un morceau composé pour soutenir la cause d’Al Gore, celui qu’il considère comme son président, réaffirmant par la même occasion son désir d’une véritable paix dans le monde et son souci réel des intérêts écologiques. On retourne par la même occasion dans une dominante funky déjà traversée au cours de la soirée en reprenant un peu des slaps de Pili Tempo pour mieux se souvenir de tout le brio de cette formation admirable au possible. Un passage par le « How Blue Can You Get » de B.B. King pour rappeler d’où il vient et un « Thrill Is Gone » servi en rappel permettront à Tony Coleman de satisfaire son ami Jean Pierre Vignola à qui il offrira ses baguettes comme pour mieux lui prouver son respect et sa gratitude pour tout ce qu’il a fait pour la musique et c’est au bout d’une centaine de minutes d’un show extrêmement bien rôdé et bien en place que tout le monde s’en ira côté bar vaquer à d’autres occupations et recueillir la petite dédicace qui va bien sur le tout nouvel effort que notre ami Gérard de Station Rock se charge de délivrer sur ordonnance à un public en tous points ravi de sa soirée ! 

Si la réputation de la Brasserie de la République reste à faire auprès du public et notamment d’un public blues vers qui sa programmation est partiellement mais très ouvertement dirigée, sa légitimité est définitivement entérinée puisque quand on voit la poignée de main sincère que l’artiste accordait ce soir à Lionel qui s’occupe de la partie technique et à Fabrice en charge de l’accueil et de la convivialité des lieux, on comprend que le plaisir de la musique dans ce nouvel endroit dédié à la culture dans l’Agglomération Mantaise se trouve des deux côtés des instruments ! De là à devenir l’endroit culte à fréquenter pour un musicien qui se trouve sur la route qui va de St Ouen à Cauville, il n’y a qu’un pas qui sera sans le moindre doute très vite franchi …

Fred Delforge – octobre 2007