Ecrit par Fred Delforge |
|
|
lundi, 22 octobre 2007 A time for everything (Laborie Jazz LJ4 – Naïve – 2007) Durée 65’30 – 14 Titres
http://www.yaron-herman.com
Le retrouver nominé comme « Talent Jazz Adami 2007 » n’aura été une surprise pour personne sauf peut être pour lui, modestie oblige, et c’est tout auréolé du succès de son premier effort en solo, « Variations », que Yaron Herman revient à la charge avec un nouvel opus enregistré aux côtés du génial batteur Gerald Cleaver et du non moins brillant contrebassiste Matt Brewer. Comptant parmi les plus talentueux pianistes toutes générations confondues, Yaron Herman n’a commencé à pratiquer l’instrument que vers l’âge de seize ans et après seulement dix années d’expérience dans le domaine il parvient à se hisser jusque vers des sommets invraisemblables avec un ouvrage où toutes les influences acquises entre le Berklee School Of Music et les multiples tournées qui l’ont conduit aux quatre coins du monde ressortent de façon discrète mais certaine ! En relevant le défi d’enregistrer dans la formule de prédilection des maîtres du jazz, Yaron Herman essaie de prouver que son récent statut d’étoile montante n’est en aucune manière usurpé … Et il y parvient !
Avoir un jeu brillant et laisser transparaître des relents empruntés à la musique classique est un fait, reprendre des standards de la pop et les traduire en jazz en est un autre et c’est avec le même brio que le Yaron Herman Trio s’acquitte des deux taches, laissant tout son talent s’exprimer sur des titres composés par le jeune pianiste, sur des standards et sur des traditionnels mais aussi sur des covers pas toujours évidentes dénichées entre Björk et Jeff Buckley ou encore, et c’est plus amusant, chez The Police ou même chez Britney Spears … On oublie le versant parfois volontairement un peu élitiste du jazz et on se laisse aller à un nouveau format plus proche de l’os où se dévoilent de façon plus ou moins flagrante des « Army Of Me » et des « Message In A Bottle », des « Layla Layla » et des « Toxic » mais aussi des « Stompin », des « Paluszki », des « MMM » et encore des « In The Wee Small Hours Of The Morning » qui n’en finissent plus de porter « A Time For Everything » vers un hypothétique firmament où brilleraient les uns près des autres non seulement les meilleurs albums du genre mais aussi et surtout les plus novateurs ! A aucun moment la monotonie ne s’installe durant une grosse heure où les ivoires de Yaron Herman soutenus par la rythmique impeccable de ses deux acolytes pénètrent littéralement l’auditeur pour le marquer de façon absolument indélébile. Il y a un temps pour chaque chose mais celui-ci semble parti pour durer et c’est très bien ainsi !
|