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ZENZILE pdf print E-mail
Ecrit par Stephane Burgatt  
mardi, 09 octobre 2007
 

Les Zenzile reviennent en représentation pour défendre leur dernier opus, « living in monochrome » (UWE – 2007). Un cinquième album studio aux multiples facettes, loin de leur univers habituel, qui va dérouter les habitués. Mais le groupe n’a pas emprunté pour rien son nom à un poète sud-africain anti apartheid et la mutation était à prévoir. Une envie, un risque calculé qui devrait leur ouvrir les portes d’un plus large public.
Petit aperçu cueilli lors de la première de leur tournée, à Marseille, pour le festival Marsatac. 

Vous avez, par le passé, été couronnés « rois du dub français ». Or, maintenant, on nous communique que le roi du dub est mort…vive le roi. Vous sentiez vous obligés de remettre le titre en jeu ?

C’est ce qu’on a écrit sur nous, oui, parce que notre dernier album, « living in monochrome » est beaucoup plus rock. On ne considère pas cela comme une cassure. On a continué de faire de la musique avec la même flamme en nous. La seule différence est qu’ici nous avons sorti les distorsions sur les guitares !

Soyons honnêtes, c’est un peu plus que ça : musicalement, ça part dans tous les sens.

Ca reste un album de zenzile. Les influences dub sont encore là. Après on y trouve des ambiances électro, post-rock…Tous ces styles qui nous ont quelque part suivis depuis plusieurs albums.
La première différence c’est que « Living monochrome » est un disque vocal, chanté là où on a surtout fait de l’instrumental par le passé. C’est dommage, quand on a un collectif comme le notre, de trancher pour une seule et même ambiance, même si on la fait mieux.

En l’écoutant, ça m’a instantanément suggéré des images, une ambiance. Le morceau de cuivre de « still can’t sleep » m’a inspiré New York, Scorsese…D’ailleurs, la voix qui habille le morceau semble être celle de Robert de Niro ?

Oui, c’est bien lui. C’est tiré de « Taxi driver ». Mais on a évité de l’ébruiter car on ne l’a pas déclaré. On a choisi un autre extrait que le classique « Are you talking to me ? ».

Vous seriez tentés de faire de la musique de film ?

Absolument. Nous faisons souvent référence à cet univers quand on compose. Le fait d’utiliser cet univers là  est forcément très évocateur. Nous avions d’ailleurs déjà improvisé sur le thème de « Bonnie & Clyde » pendant un festival. Donc oui, nous serions vraiment ravis de faire un score pour un film.

Tout style de musique a ses dogmes. Je trouve que le dub en a encore plus : c’est un cadre rigide, très rébarbatif. Est-ce une des raisons qui vous a poussé à tout changer ?

Attention, ça n’était pas du tout prémédité. Nous nous sommes enfermés tous les cinq dans le local et on a commencé à bosser. Comme nous avons eu un bon sentiment de ce qui commençait à en sortir on a continué dans cette voie.
En ce qui concerne le dub, quoi qu’il ait pu devenir actuellement, c’était au départ une musique d’expérimentation qui n’avait pas de règles. L’histoire d’un ingénieur du son devant sa console qui « pétait les plombs » et déstructurait totalement une chanson en enlevant des pistes et rajoutant des effets.
C’était vraiment l’inverse de quelque chose de rigide et dogmatique, même s’il est vrai qu’on retrouve à l’heure actuelle énormément de choses qui se ressemblent.

Vous avez aussi changé votre manière de travailler ?

Oui. D’habitude nous partions d’une improvisation qui pouvait durer assez longtemps. Ensuite nous  sélectionnions les passages intéressants et on les réorchestrait au moment du mix. C’était notre part « dub » du travail : ce gros travail aux machines.
Ici, nous avons cherché à enregistrer tel quel le morceau : tel que nous l’avions composé.  Nous  voulions enregistrer des morceaux que nous pourrions rejouer directement en live ; sans avoir besoin de les adapter pour le besoin.

Ce changement de direction n’est pas véritablement une surprise puisque vous avez déjà exploré d’autres styles musicaux avec des projets annexes.

Tout à fait : sound system, hip hop pour un d’entre nous (Vince). Attention, soyons clairs, il créait les instrumentaux, il n’était en aucun cas MC…heureusement pour le rap !

Propos recueillis par Stéphane Burgatt, le 29 septembre 2007