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Ecrit par Fred Delforge |
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mercredi, 10 octobre 2007
Don’t mess with Miss Watkins
(Dixiefrog – Harmonia Mundi – 2007)
Durée 45’41 – 12 Titres
http://beverlyguitarwatkins.com
http://www.musicmaker.org
http://www.bluesweb.com
 Elle fait partie des très rares femmes de couleur à jouer de la guitare blues mais bien plus que cette particularité, c’est sa ténacité qui force le respect par-dessus tout puisqu’elle aurait largement pu décider d’arrêter la musique lors de la dissolution du groupe de Piano Red en 1966 et que quarante ans plus tard, on la retrouve encore et toujours sur les scènes internationales. Que ce soit en solo mais aussi aux côtés d’artistes comme James Brown, B.B. King ou Ray Charles et dorénavant au sein de la Music Maker Relief Foundation où elle a rejoint entre autres son vieux complice Eddie Tigner, Beverly Guitar Watkins n’a eu de cesse de se faire remarquer par un jeu d’une rare sincérité et plein de finesse mais aussi par une voix qui fait chaud au cœur au point que même celui de Taj Mahal a été séduit par cette artiste qui donne l’impression de n’avoir que la moitié de son âge ! Habituée des prestations données dans les clubs et dans les églises mais aussi dans la rue, Miss Watkins a compris depuis belle lurette que le blues était bien au chaud en chacun de nous et c’est au travers d’un nouvel effort qu’elle se charge de nous le rappeler, et de fort belle façon en plus !
C’est à un vrai tour d’horizon de ses racines que Beverly Guitar Watkins nous invite pour un ouvrage sur lequel elle se fend de nombre de titres originaux mais pour lequel elle n’hésite pas non plus à adapter des pièces issues d’autres fines plumes du blues. On goûte ainsi pleinement à son jeu qui se veut tour à tour volubile ou au contraire très discret et à un chant partagé entre envolées lyriques du plus bel effet et douceurs susurrées au creux de l’oreille avec une force de conviction impressionnante. Déroulant avec une classe naturelle des titres plus brillants les uns que les autres, la femme à la Fender nous dicte sa manière de vivre le blues au travers de quelques « Miz Dr. Feelgood », « Red Mama Blues », « Get Out On The Floor » et autres « Back In Business », n’hésitant pas à multiplier les genres et à se fendre d’un peu de ragtime pour mieux faire passer les bons sentiments qui l’habitent. Les adeptes de la vidéo retrouveront en fin d’ouvrage une séquence d’une petite dizaine de minutes filmée lors de la Music Maker Revue donnée au New Morning en mai dernier et pourront ainsi se rendre compte en images des prouesses dont est capable cette blues mistress accompagnée pour l’occasion d’Albert White à la guitare, Sol à la basse et Ardie Dean à la batterie. Que ceux qui pensaient que le blues était exclusivement une affaire d’hommes se la mettent sur l’oreille et aillent faire un tour histoire de se remettre les idées définitivement en place !
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