samedi, 06 octobre 2007
BLUES EN VO
LISE HANICK – DAWN TYLER WATSON
Maison des Loisirs et de la Culture – Montmorency (95)
Le 5 octobre 2007
http://www.myspace.com/lisehanick
http://www.dawntylerwatson.com
http://www.dawnandpaul.com
http://www.myspace.com/bluesenvo2007
Le week-end s’annonce très chargé pour Blues en VO et ce n’est pas pour nous déplaire que le festival valdoisien accueille ce soir deux artistes qui nous sont chères puisque non content de les rencontrer régulièrement sur les scènes de l’hexagone où elles se produisent de façon de plus en plus régulière, nous étions partis à leur rencontre au Québec l’été dernier pour les croiser au Maximum Blues de Carleton pour la première et au FestiBlues International de Montréal pour la seconde. Si les couleurs qui nous seront proposées ce soir ne sont donc pas inédites en ce qui nous concerne, le blues au féminin de Lise Hanick et de Dawn Tyler Watson se chargera quoi qu’il arrive de nous séduire !
Installée pendant une moitié de l’année chez nos cousins de la Belle Province, celle que l’on surnomme de l’autre côté de l’Atlantique « La Mo’dite Française » nous arrive ce soir de Nanterre où elle réside une grande partie de l’hiver et nous glisse à l’oreille son traditionnel show où le blues et le funk servis par ses Fender se mélangent à une voix chaude et à un humour rempli de second degré. Accompagnée de son fidèle Micha à la basse et Stéphane Minana à la batterie, Lise Hanick va venir une fois encore nous raconter les passions qui l’animent et les anecdotes souvent croustillantes qui émaillent son parcours musical, évoquant les rencontres sentimentales plus ou moins abouties et croquant sur scène la vie à pleines dents, un peu comme elle le fait dans privé. On découvrira donc ses « Road Love » et autres « Africa » ou encore « Sleep », un vibrant morceau qu’elle dédie à son bassiste disparu Dan Harvey, mais aussi des titres entre Anglais et Français qui décrivent son amour de la vie, de la terre et des chats et même quelques petits soucis récurrents de toiture. Rejointe par un jeune et brillant saxophoniste asiatique qui restitue à la scène toute la finesse de son album « Tooskee Groove », la guitariste n’en finira plus de nous régaler tout au long d’une très agréable heure de concert ponctuée comme il se doit par rappel ou elle nous aide à nous souvenir au travers de « Magic Hands » que les prouesses techniques amoureuses ne remplacent jamais les véritables sentiments …
Le temps de saluer les amis présents dans le public et notamment Ludo de Touchez Pas Au Grisbi venu prendre la température du festival avant de s’y produire le lendemain et il faut déjà rejoindre une salle remplie à plus de sa moitié pour accueillir la récente lauréate du Lys Blues de la Meilleure Artiste Féminine 2007, Dawn Tyler Watson, et son Blues Project tout juste débarqué de Montréal en ce qui concerne la section rythmique et donc forcément sous le coup du décalage horaire.
On attaque avec l’épatant « Your My Cigarette » et le ton est donné d’entrée de jeu ! Le son qui connaît quelques légères imperfections ne viendra pas gâcher le plaisir d’être là et que ce soit côté scène ou côté public, tout le monde viendra prendre le petit morceau de bonheur qui lui revient de droit ! Revisitant Robben Ford et son « Start It Up », Dawn Tyler Watson nous rappelle qu’elle est aussi à l’aise sur ses propres morceaux que sur des pièces appartenant à l’anthologie musicale et le génial Paul Deslauriers qui l’accompagne en permanence à la guitare se charge de mettre de l’ambiance en nous gratifiant de quelques plans dignes de ses exploits prodigués pendant sa période guitar heroe ! Jouant elle aussi la double carte de l’humour et du talent, la belle canadienne évoque tour à tour ses amis, les gigolos, un lointain penchant pour la boisson et les plans dragues qui en ont découlés mais aussi la passion et parfois même la mélancolie et nous fait très intelligemment passer de son album électrique « Ten Dollar Dress » au récent effort acoustique « … en duo ». La finesse des ballades se tempère des gros accents d’un bon rock comme Paul Deslauriers l’affectionne et après des « Wiggley Fingers » qui nous donnent tout le loisir de nous régaler d’un long break psychédélique que le gars Hendrix n’aurait en rien boudé, il est temps de passer à deux étapes en duo où l’on croise Stevie Ray Vaughan d’une part et les Beatles de l’autre et au cours desquelles le bouillant six-cordiste se montre encore plus virtuose au jeu en acoustique, celui qui laisse ressortir la véritable nature de l’instrumentiste sans jamais l’accompagner d’artifices !
Grégoire Morency à la basse et Samuel Harrisson à la batterie reprennent leurs places respectives et on repart dans un long ballet où la voix forte et jazzy de la formidable chanteuse laisse exploser chaque note d’un fabuleux « Going To California » emprunté à Led Zeppelin que Paul accompagne lui aussi en chant lead puis on retourne au pur show électrique avec « Take It Outside » que Dawn partage avec une jeune spectatrice assise à ses côtés sur le coin de la scène puis avec toute la salle qui reprend le refrain en chœur avant de se voir gratifier d’un solo d’onomatopées comme la diva sait si bien les offrir ! Quelques soli individuels nous conduisent lentement mais sûrement vers la sortie et c’est après un bon gros rock servi en rappel que nous retrouverons Dawn Tyler Watson mais aussi ses musiciens et Lise Hannick dans le hall de la MLC de Montmorency où les deux grandes dames du blues se prêteront de bonne grâce au jeu subtil des dédicaces …
Un dernier salut, quelques embrassades et il faut déjà se quitter ! En laissant Montmorency derrière nous avec mon nouveau compagnon de route, le sympathique album de Lise Hannick, qui distille ses notes harmonieuses, on ne peut que se réjouir de savoir que Dawn Tyler Watson est encore chez nous pour quelques temps avec des concerts annoncés entre Brest et l’incontournable One Way dans les jours qui viennent mais aussi avec quelques passages programmés dans le cadre de Blues sur Seine en novembre prochain … On n’a donc pas fini d’entendre cette magnifique voix dans notre si petit hexagone !
Fred Delforge – octobre 2007
|
