|
Ecrit par Fred Delforge |
|
|
|
dimanche, 09 septembre 2007
Breakfast on the morning tram
(Blue Note – 2007)
Durée 52’09 – 12 Titres
http://www.staceykent.fr
 Pour son premier album sur le label Blue Note, Stacey Kent a souhaité innover également en matière de distribution et c’est non pas à une sortie qu’elle nous invite mais bel et bien à deux puisque cet épatant « Breakfast On The Morning Tram » a vu le jour en version digitale dès le 3 septembre 2007 et en version matérielle une semaine plus tard … Digne héritière de grandes dames comme Billie Holiday ou Aretha Franklin, la chanteuse de jazz a grandi à New York et s’est forgé un style en écoutant Frank Sinatra et Nat King Cole et pour la première fois de sa carrière, elle se fend aujourd’hui de l’interprétation de compositions originales écrites en collaboration avec Kazuo Ishiguro au beau milieu de reprises prestigieuses enregistrées en compagnie de son saxophoniste de mari, Jim Tolimson, mais aussi du pianiste Graham Harvey, du guitariste John Parricelli, du bassiste Dave Chamberlain et du batteur Matt Skelton. L’album s’avère très vite intéressant, et à plus d’un titre !
On tombe immédiatement sous le charme d’une voix à la sensibilité si communicative qu’elle en devient presque instantanément familière … Viennent ensuite une pléiade d’arrangements finauds qui multiplient les couleurs en incorporant des touches de Fender Rhodes et des percussions cristallines du plus bel effet ! Puis le saxophone entre à son tour avec un mélange d’amour et de passion et l’ouvrage prend une toute autre dimension, porté qu’il est par un chant aussi attachant en anglais qu’en Français et par des chansons où le jazz flirte sans aucune retenue avec le swing et où la samba sait se montrer à la fois nostalgique et entraînante … On retiendra des adaptation très réussies de Gainsbourg comme « Ces petits riens » et « La saison des pluies » mais aussi un « What A Wonderful World » délicat à souhait et des pièces originales très soignées parmi lesquelles on sera forcément séduit par « The Ice Hotel », « I Wish I Could Go Travelling Again » ou encore « So Romantic ». Avec l’apport indispensable de véritables chansons que l’on se verrait bien reprendre jusque sous la douche, Stacey Kent égratigne un peu le côté élitiste que certains seraient tentés de donner au jazz et le rend accessible au plus grand nombre … Tout le monde en ressortira forcément gagnant !
|
