samedi, 06 octobre 2007
Light your light
(Fantasy Records – Universal Jazz – 2007)
Durée 40’15 – 12 Titres
http://www.tootsandthemaytals.net
 Il y a exactement quarante cinq années que Toots Hibbert a formé The Maytals et le public ne s’en est toujours pas lassé, lui permettant de gravir à trente et une reprises les escaliers qui conduisent un single au sommet des charts jamaïcains et lui offrant même un Grammy Award en 2004. Devenu un des pères incontournables du ska après ses débuts de chanteur dans les églises, Toots Hibbert sonnera l’avènement du reggae dès 1968 et parviendra à offrir aux Maytals la première partie de la tournée des Who en 1975. Reformé à l’aube des nineties, le groupe sortira une grosse douzaine d’années plus tard son véritable chef d’œuvre, « True Love », sur lequel des artistes comme Bonnie Raitt, Keith Richards, Jeff Beck, Eric Clapton ou encore Ben Harper viendront apporter leur talent et c’est aujourd’hui avec une formation plus modeste, celle qui évolue le temps des tournées, que Toots And The Maytals nous proposent un ouvrage sur lequel les compositions originales flirtent avec des reprises fabuleuses ! Entre ska, reggae mais aussi blues et jazz, « Light Your Light » est avant tout un album hommage …
N’hésitant pas à remettre au goût du jour des morceaux qu’il interprétait dans les années 70 et 80, Toots Hibbert envoie quelques belles œillades très inspirées du côté de Ray Charles, de Coxsone Dodd ou d’Otis Redding et multiplie non seulement les relectures personnelles comme celle de « Johnny Cool Man » où apparaît le guitariste Derek Trucks et de « Premature » où la géniale Bonnie Raitt chante et tient la slide, mais également celles empruntées à d’autres comme le vibrant « Pain In My Heart », un « I Got A Woman » revu et corrigé à la sauce rasta et enfin un « Guns Of Navarone » réarrangé et rebaptisé pour l’occasion « Tribute to Coxsone ». Entré au Rock’n’Roll Hall Of Fame l’hiver dernier, Toots nous confirme qu’il est comme le bon vin et qu’il n’a pas fini de bonifier avec les années, que sa voix fait encore et toujours des merveilles et que ses capacités à motiver mais également à satisfaire un public sans cesse renouvelé sont loin d’être taries. Les guitares si chères à ce grand artiste sont très présentes et qui plus est souvent inspirées et l’ouvrage qui se veut quasiment plus bluesy que reggae se termine forcément par une morale, celle de « Light Your Light » qui invite chaque être à profiter pleinement de la lumière des autres et à leur apporter la sienne tout en faisant attention aux petits enquiquinements et aux gros dangers du monde … L’allumage des projecteurs est prévu pour le 8 octobre et on espère franchement que les concerts dépasseront un peu les frontières des Etats Unis !
|
