jeudi, 06 septembre 2007
L’age de mes raisons
(Autoproduction – 2007)
Durée 55’57 – 16 Titres
http://www.cecilem.com
http://www.myspace.com/cecilemsongs
 Elle a de telles capacités lyriques que cette jeune fille de Haute-Savoie a réussi à mettre en émoi nombre de professionnels de la presse et des radios mais aussi tout le public avant même que son nouvel album ne soit distribué ! Cecilem avait déjà ouvert la voie avec « Double ou quitte » en 2000 puis avec « Chansons de ma chambre à airs » trois ans plus tard mais c’est aujourd’hui riche d’une maturité musicale impressionnante qu’elle nous revient avec pas moins de seize titres qui l’ont rapidement amenée sur le haut de la pile des playlists de toutes les radios indépendantes françaises. Aussi à l’aise en configuration piano/voix qu’accompagnée d’une section rythmique voire carrément en formation plus structurée avec un trio de cordes, la chanteuse fait montre d’un sacré sens de l’humour et n’hésite pas à mettre les pieds dans le plat pour se faire remarquer ! C’est le genre d’attitude qui ne laisse forcément pas indifférent …
Elle est à la fois chanteuse de pop et déesse du swing, comparable à de grandes voix de la variété hexagonale comme en vrac et au risque de déplaire Patricia Kaas, Lara Fabian ou Céline Dion mais avec un énorme côté Sanseverino qui la fait sortir de ses gonds et la pousse à mettre le feu entre deux chansons sans véritables aspérités. Travaillés dans le sens du cœur, les textes sont tour à tour verts, tendres, sensibles, drôles ou un tantinet grivois, l’émotion succédant à l’autodérision et le ton se voulant à la fois léger et sensuel. On s’émouvra forcément d’une « Chanson pour Ingrid » qui évoque de façon très visionnaire le quotidien d’Ingrid Bétancourt, on rêvera à la Rue Sainte Catherine lors d’une vibrante déclaration d’amour « A Montréal » et on s’amusera inévitablement de « La plus belle pour aller dormir », « Poil aux pattes » ou « Les filles de la montagne », le ton général de l’ouvrage restant suffisamment détendu quel que soit le degré d’urgence évoqué par chaque chanson pour ne pas plomber l’ambiance générale. Contestataire et élégamment rebelle sur « Et hop ! Je verbalise ! », Cecilem reste avant tout l’archétype de la femme moderne qui évoque sans fausse pudeur les forces et les faiblesses de ses semblables, qu’ils soient d’ailleurs d’un sexe ou de l’autre, le tout sur fond de mélodies savoureuses et de chant parfaitement placé. On aura du mal à passer au travers, qu’on le veuille ou non, alors autant profiter tout de suite de « L’age de mes raisons » car c’est vraiment une belle réussite !
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