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LES NUITS DE LA GUITARE DE PATRIMONIO pdf print E-mail
Ecrit par Eric Lortie  
lundi, 20 août 2007
 

LES NUITS DE LA GUITARE DE PATRIMONIO
PATRIMONIO (HAUTE CORSE)
Du 19 au 26 juillet 2007

http://www.festival-guitare-patrimonio.com/

Pour ceux qui ne connaissent pas la Corse et donc Patrimonio, laissez-moi combler cette lacune. Patrimonio est à la Corse ce que la région Bordelaise est à la France, « la patrie de vin » vous me direz qu’il n’y a rien de bien original là dedans pour qui n’apprécie pas le vin, sauf qu’à Patrimonio il y a aussi un fameux festival où la guitare est reine … et par bonheur celui-ci se déroule dans un cadre absolument enchanteur. Quoi de plus normal en Corse ? Oui mais voilà, non content de se trouver dans un cadre et un contexte exceptionnel ce festival accueil depuis 18 ans les plus grands maîtres de la six cordes (Al Di Meola, John McLaughlin, Mike Stern, John Scofield, Jim Hall, Christian Escoudé, Steve Lukather, Joe Satriani, Steve Vai, entre autres…). Cette année, c’était à messieurs Larry Carlton et Robben Ford que revenait l’honneur d’ouvrir la 18ème édition des Nuits de la Guitare. Adepte de ce festival j’ai eu la chance depuis trois ans d’assister à plusieurs concerts d’une qualité acoustique absolument fantastique et cette édition n’a pas dérogé à cette règle.

Jeudi 19 juillet 2007 : Larry Carlton + Robben Ford - Première partie : Birélli Lagrène

C’est Birélli Lagrène qui avait la lourde tache d’assurer la première partie de ces deux monstres sacrés. Après avoir fait part au public de sa légère angoisse d’effectuer sa prestation seul avec son instrument, celui-ci c’est totalement lâché pour nous offrir une prestation de très très haut niveau, la demi-heure durant laquelle Mr Lagrène s’est produit fut un véritable régal pour les oreilles.

22h45, Larry Carlton et Robben Ford investissent la scène accompagnés par une section rythmique implacable ils ont revisité leur répertoire pour offrir au public deux heures de pur bonheur, Mr Carlton visiblement ravi d’être là était dans une forme incroyable, le sourire aux lèvres du premier au dernier morceau, il semblait ne plus vouloir quitter la scène et il nous gratifia d’un gig d’une maestria et d’un feeling faisant plaisir à voir et entendre. Et puis le son était tout simplement fabuleux, et si celui-ci était sur scène pour les artistes aussi agréable et précis qu’il l’était pour le public on peut comprendre aisément qu’ils avaient envie de faire durer le plaisir. Quant à Robben Ford, si ses qualités guitaristiques ne sont plus à démontrer, j’émets toutefois quelques réserves sur la qualité de sa prestation, sans doute un peu plus introverti que Larry Carlton, il sembla avoir un peu de mal à communiquer avec le public, quand LC lui laissa la scène afin qu’il nous gratifie de deux titres de son répertoire dont un devant figurer sur son nouvel album, l’ambiance et la magie retomba quelque peu, celui-ci jouant sans surprise dans son registre blues habituel, mais après le retour de Carlton sur scène la fin du concert fut tout simplement fabuleuse et me fit bien vite oublier la prestation en demi-teinte de Robben Ford. 

Samedi 21 Juillet 2007 : Jeff Beck Group - Première partie : Tuck & Patti

Précis et ponctuels comme des coucous Suisses Tuck & Patti attaquent leur set empreint de sonorités jazz, si j’étais un peu sceptique avant de découvrir ce duo, les premiers titres ont d’emblée effacé mon scepticisme, faisant preuve d’une maîtrise vocale et musicale communicative ce couple trop méconnu mériterai sans aucun doute d’accéder à la notoriété en regard de son excellente prestation scénique.

C’était la grosse affluence pour la venue de Mister Beck. Toujours aussi ténébreux mais  toujours aussi magique, celui sur qui les années ne semblent pas avoir d’emprise était attendu comme le messie à Patrimonio et ce soir là le dieu de la guitare était en Corse, ouah … quelle pointure et quel charisme ce Jeff Beck, en plus pour ne rien gâcher il s’entoure à chaque fois des meilleurs dans leur registre, et c’était encore le cas pour ce concert, Vinnie Colaiuta (à la batterie) et une toute jeune bassiste pétrie de talent dont le nom m’a échappé. Ce soir là il nous gratifia de nombreux extrais de ses anciens albums (« Wired », « Blow By Blow » …) mais également des albums plus récents comme « Who Else » ou « Jeff ». Décidément ce monsieur Beck est vraiment comme le vin de Patrimonio, il se bonifie en vieillissant. A consommer sans modération …  et sans limite de temps !

En conclusion, cette entrée dans la majorité par un des festivals incontournables pour les amateurs de guitare se sera soldée par un grand cru. Comment pouvait il en être autrement en ces terres viticoles ?

Eric Lortie