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L'ÎLE EN BLUES A ST LAURENT DE L'ÎLE D'ORLEANS (QUEBEC) pdf print E-mail
Ecrit par Mike Rochette  
dimanche, 19 août 2007
 

L’ÎLE EN BLUES
ST LAURENT DE L’ILE D’ORLEANS (QUEBEC)
Les 10 et 11 août 2007

http://www.lileenblues.ca/

Ce vendredi 10 août 2007 demeurera gravé à tout jamais dans les souvenirs des organisateurs et des festivaliers présents à l’évènement L’Île en Blues sur le magnifique site de la municipalité de Saint-Laurent-de-l’Ile-d’Orléans en plein milieu du majestueux fleuve Saint-Laurent à peine quelques kilomètres face à la Ville de Québec.

Après une température tout à fait exécrable dans les jours précédents cette soirée d’ouverture, Dame Nature s’est pointée avec son plus bel atour tout juste à temps pour la venue de Jeff Healey spécialement en blues pour l’évènement, lui qui fait dans le jazz avec succès depuis quelques années. La grave maladie qui l’afflige sans répit depuis des lunes n’a pas semblé affecté le bonhomme qui a offert une prestation des plus enlevante et digne de sa réputation « d’entertainer » pour laquelle il a mérité plusieurs nominations aux Juno Awards tout au long de sa fructueuse carrière.

Jeff Healey, bien assis sur sa chaise d’érable canadien a offert ses meilleurs « hits » personnels (« Angel Eyes », « See The Light ») à une foule compacte de plus de 1200 personnes bien assises elles aussi devant la scène ou tout naturellement à se trémousser debout, une ou deux bières à la main … C’était le « party » comme on dit par chez-nous. S’adressant à la foule brièvement au tout début pour en tâter le pouls et par la suite que pour introduire ses compositions blues, nous avons pu naviguer au cours de cette soirée, quelque peu dans l’univers country/blues/rock et progressif avec des reprises entre autres de Pink Floyd et des Doors faisant ainsi monter ou baisser la pression sur les festivaliers pour les relancer de plus belle sur un délirant boogie tout à fait irrésistible.

En rappel, Monsieur Healey est revenu sur scène avec sa solide section rythmique (batterie, basse, guitare et claviers) pour créer un évènement que tous sur place espéraient depuis l’annonce de la programmation des mois auparavant … soit un duo en compagnie de Guy Cardinal, un talentueux claviériste blues de la région de Québec qui a offert une prestation endiablée en ouverture de la soirée. Après avoir performé une première pièce en rappel, seul accompagné de ses musiciens, Jeff Healey a demandé à ce que l’on accompagne Guy Cardinal sur scène pour une prestation historique dû au fait que ce dernier est aussi atteint de cécité. Et la lumière fût … avec un boogie/rock qui a soulevé toutes les personnes présentes pour les 5 à 6 dernières minutes de ce mémorable « happening » que le passage de Jeff Healey au festival L’Île en Blues.

La deuxième et dernière journée de cet évènement a apporté aussi son lot de beaux moments où l’on a vu une solide prestation d’une dame de la place nommée Josée Ferland. Elle s’est farci une des pires cases horaires d’un festival soit celle de la fin d’après-midi (16 heures) tout juste avant l’heure du repas. Cette belle voix féminine a quand même su agrémenter cette période creuse de la journée (d’autant plus qu’il s’agissait du premier spectacle) et a démontré qu’elle est en mesure très bientôt de s’acquitter de tâches plus imposantes au cours d’évènements de cette envergure.

Sur le coup de 18 heures, le brillant et jeune guitariste Shawn Kellerman a secoué le temple d’un rythme plus lourd que le blues auxquels plusieurs personnes sont habituées de recevoir mais une fois la surprise bien assimilée l’enthousiasme de la foule trop peu nombreuse à cette heure s’est manifesté bruyamment ce qui a comme par magie créé un attroupement plus important sur le site. Le « power trio » s’est payé tout un festin de décibels sur des airs de blues/rock entrecoupés de blues plus « mainstream » où Kellerman a fait preuve d’une dextérité de haut niveau sur des morceaux quasi instrumentaux pour compenser une faiblesse apparente au niveau de la voix. Somme toute une solide performance qui a suscité l’approbation de la foule lorsque le président d’honneur du week-end, Michel Dubois, a proposé un retour en 2008 à l’Île d’Orléans pour ce jeune homme … Vote unanime à en croire la réaction de la foule.

Il est près de 20 heures et nous sentons une certaine fébrilité s’installer sous l’immense chapiteau plein à sa capacité. Nulle autre que Madame Angel Forrest s’amène devant un public déjà conquis tel Jeff Healey la veille. Nul besoin de détailler cette prestation de calibre internationale sinon que de souligner encore une fois l’immense talent de cette anglo-saxonne de chez-nous, une véritable bête de scène avec 20 ans de carrière qui à chaque prestation met le feu à la baraque en amenant son public aux travers de décennies passées sur les rythmes de Creedence Clearwater Revival, Janis Joplin, Pink Floyd, Led Zeppelin ainsi que des blues sensuels et des déhanchements à en faire frissonner le diable. Elle est un « must » pour toute organisation qui veut réussir un bon coup dans sa programmation peu importe le tarif exigé. Sur le coup de 21h15, alors que la foule est massée debout devant la scène, le dernier rappel de madame Forrest annonce le venue imminente de nul autre que Lucky Peterson.

Quelques dizaines de minutes plus tard après quelques ajustements des équipements, le trio de Shawn Kellerman rapplique avec la mission de supporter Lucky Peterson dans son délire musical. Somme toute une mission facile compte tenu du talent de ces deux musiciens qui ont par contre la lourde mission de maintenir le niveau d’excitation généré par Angel Forrest tout juste avant. Sur un Chicago Blues, Kellerman ouvre seul accompagné de sa section rythmique jusqu’à l’arrivée de Peterson que peu de personnes semblent connaître. J’ai pu constater la stupéfaction de beaucoup de monde lorsque ce dernier est apparu et a ouvert la machine sa guitare à la main … Wow ! Un boucan d’enfer et le dernier spectacle de la soirée était sur les rails déjà un cran plus élevé que le précédent. Autant au clavier que sur sa guitare, Peterson s’est approprié la foule non seulement par son jeu mais aussi par ses mimiques et ses poses à grands coups de sourires et de clin d’oeils pour plaire à tous les photographes amateurs et professionnels sur place. Quelle belle fin de festival ce fût et bravo à toute l’organisation et ses bénévoles qui offrent à seulement une deuxième reprise un produit hautement professionnel comme les insulaires de Saint-Laurent-de-l’Ile-d’Orléans savent le faire dans tous les domaines.

Normand Robitaille (Président et Coordonnateur de l’évènement), Normand Audet (Relationniste), Jean-François Girard (Responsable Technique et Booking), Raynald Dusseault (Publiciste) et le très important volet administratif sous la gouverne de Jocelyne Audet ont su soutenir Michel Dubois à la Présidence d’Honneur et faire les choses avec classe et efficacité. Souhaitons longue vie à ce nouvel évènement qui deviendra prestement un incontournable sur l’itinéraire des artistes blues de toutes provenances.

Mike Rochette - août 2007