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MAXIMUM BLUES DE CARLETON (QUEBEC) pdf print E-mail
Ecrit par Fred Delforge  
samedi, 04 août 2007
 

MAXIMUM BLUES DE CARLETON – 15ème EDITION
CARLETON SUR MER – QUEBEC
Le 2 août 2007

http://www.maximumblues.net
http://www.lisehanick.8k.com/
http://www.mikegoudreau.com/
http://www.garrettmason.com/

Carleton sur Mer, c’est la station balnéaire la plus en vogue de la Gaspésie et il y a maintenant quinze années que son Festival de Blues réjouit les amateurs locaux mais aussi internationaux ! La devise est simple, quand on quitte le Maximum Blues de Carleton, on se serre la main et on se dit « A l’an prochain … ». C’est un peu vrai car elle est ô combien attachante cette petite scène en forme d’huître posée au milieu du parc avec d’un côté la mer et de l’autre la montagne, cet îlot bleu aux faux airs de baleine échouée en terre de blues auprès du grand chapiteau qui accueille les concerts du soir … Débarqués pour une soirée au milieu des cinq que compte la manifestation, nous y retrouvions nombre de gens déjà connus !

On commence avec Lise Hanick, celle que les Français surnomment la Québécoise, et vice versa … A l’heure de l’apéritif, elle nous propose en trio avec son international blues band où l’on reconnaît son complice batteur québécois Gilles Potvin et le frenchy bassiste Micha un cocktail de bon blues bien funky où ses compositions sont mises à l’honneur et où l’humour est en permanence au rendez-vous ! Habituée des jam sessions, Lise Hanick va nous faire la joie de convier ses amis à la rejoindre et ce sont tour à tour son ami guitariste et sondier Shampoo puis ses comparses Anne Marie Pilon des Malted Milk et Amélie de Old Fashioned Morphine qui l’accompagneront pour des morceaux interprétés entre Anglais et Français dans lesquels il est question de sa vie de tous les jours, des histoires d’amour ou de sexe mais aussi du blues qui la gagne quand elle allume un feu à l’arrière de sa maison de Nanterre, de ses états d’âme quand elle pense à son appartement de la rue Richelieu à Québec … Un clin d’œil à Dan Harvey qui avait joué ici en 2003 nous apportera la pluie, la réponse de Dan à Lise sans doute, et après un solo de miaulements où il est question des chats de chacun des musiciens, Lise Hanick nous offrira un unique rappel avant que l’orage ne se mette vraiment à gronder …  


     
Le temps de se restaurer et de retrouver quelques amis dont Eric Paul-Hus, Réjean Dubé du Denis Viel Band que nous accueillions il y a une dizaine de mois à Blues-sur-Seine et bien évidemment Brian Slack et sa famille et nous entrons des deux pieds dans le show du Boppin’ Blues Band de Mike Goudreau. Coïncidence du calendrier, le groupe fête lui aussi ses Quinze années d’existence et nous sert sous le chapiteau un agréable mélange où les reprises flirtent avec les standards et où le Chicago blues bien cuivré se marie à merveille avec un swing qui fait à chaque fois taper du pied ! Parfaitement à son aise, Mike Goudreau conduit son band au doigt et à l’œil et nous laisse profiter de ses talents de guitariste mais aussi de sa voix placée très habilement sur des morceaux qui lui collent au plus juste à la peau. Bourré de références à l’histoire du blues, le show du Boppin’ Blues Band sait se faire très varié et très réjouissant à chaque instant et ne manque jamais de retenir l’attention de chacun des spectateurs du chapiteau malheureusement trop peu garni, sans aucun doute à cause du mauvais temps de cette seconde soirée du Maximum Blues …

On passe à la tête d’affiche de la soirée, le grand Garrett Mason qui est venu spécialement de Nouvelle Ecosse pour nous offrir son show en trio dans lequel ses guitares se font enivrantes et où sa voix qu’il utilise avec beaucoup de parcimonie se fond au plus juste à chacun des morceaux qu’il interprète. Parfaitement en place, les trois musiciens se répondent de façon naturelle et c’est avec une classe difficile à décrire que Garrett Mason passe de la Telecaster à la guitare électro-acoustique, cette dernière semblant avoir encore plus de puissance tant celui qui la tient joue en joue avec la totalité de son âme et de ses tripes ! Séduisant sur album, le fils de Dutch Mason est tout simplement irrésistible en live et c’est après nous avoir offert un grand coup de boogie woogie puis une reprise du « Boom Boom » de John Lee Hooker qu’il finira de mettre son public sur les rotules en lui proposant une fin de set énergique à souhait. Un sacré grand moment de fun !

Il nous faut nous résoudre à quitter le Maximum Blues après une seule soirée de festival et à renoncer aux concerts à venir où se succéderont trois jours encore les artistes se produisant sur la scène Loto Québec et dans les bars mais aussi Trevor Finlay, Shemekia Copeland, Pat The White et Duke Robillard  mais avant de quitter le site, une visite par le St Barnabé s’impose ! Bateau échoué sur la plage, le bar accueille les Old Fashion Morphine et c’est en écoutant leur dernier morceau de la soirée, le mythique Before You Accuse Me », que nous quittons nos amis, nouveaux et anciens, en se promettant de se revoir très vite … Si vous passez par la Gaspésie en 2008, ne manquez pas le 16ème Maximum Blues de Carleton parce que quand on y a goûté, on a du mal à l’oublier !

Fred Delforge – août 2007