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CAPTAIN LUKE pdf print E-mail
Ecrit par Fred Delforge  
mercredi, 27 juin 2007
 

Old Black Buck
(Dixiefrog – Harmonia Mundi – 2007) 
Durée 57’34 – 16 Titres

http://www.musicmaker.org
http://www.bluesweb.com

Il fait partie des artistes remarqués par Music Maker Relief Foundation et ce n’est pas sans raison que Captain Luke porte haut et fort les couleurs d’un blues riche en coloré puisque sa voix de baryton fait partie des plus sensuelles et des plus attachantes encore en activité … Le passé de ce fabuleux artiste lui a forgé un caractère et c’est les pieds nus que le jeune Luther Mayer né en 1926 en Caroline du Sud aura arpenté les sillons derrière la charrue de ses aînés avant de partir travailler chez un ferrailleur où il fera les taches les plus difficiles et les plus ingrates tout en chantant à longueur de journée les airs entendus à la radio. Se produisant d’églises en bars, Captain Luke rencontrera Guitar Gabriel au début des seventies et l’accompagnera longtemps dans son répertoire country et c’est aujourd’hui en compagnie du guitariste gaucher Cool John Ferguson et de quelques-uns des piliers de Music Maker qu’il nous propose un album particulièrement intéressant et réussi !

Pour ce grand-père du blues que l’on a instantanément envie de serrer dans ses bras comme pour mieux le protéger de la vie, le chant est un art majeur auquel il semble évident de s’adonner … La voix oscille généreusement dans les basses et surprend par une justesse à toute épreuve, le moindre trémolo apparaissant comme totalement naturel et devenant à chaque fois plus réjouissant que lors de la précédente écoute. Derrière lui, les guitares de Cool John Fergusson mais aussi parfois celles de Guitar Gabriel et de Tim Duffy lui-même semblent quasiment anecdotiques tant elles sont mises en retrait au profit d’un chant magistral qui nous dépose des « Polk Salad Annie », « Old Black Buck », « I’m A King Bee », « Put On Your Red Dress », « Careless Love » ou « A Rainy Night In Georgia » qui démontrent à quel point le répertoire de Captain Luke s’étend sur une palette élargie où les traditionnels adaptés à la sauce maison cohabitent admirablement bien avec les morceaux de Tony Joe White. En tendant l’oreille et en se détachant un instant de la voix, chose particulièrement délicate tant cette dernière est captivante, on remarque pourtant tous les petits détails que les cordes et leurs arrangements apportent à une œuvre complète et particulièrement réussie que l’on a du mal à extraire de la platine une fois qu’elle y est entrée, même pour regarder le trop bref programme vidéo qui agrémente l’ouvrage. Music Maker nous a habitués à des albums de qualité mais cette fois encore les records ont été pulvérisés ! Et ce n’est pas le grand Taj Mahal, directement associé au projet, qui viendra nous contredire tans il en est encore tout retourné …