Ecrit par Fred Delforge |
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vendredi, 15 juin 2007 Chants d’automne (Prikosnovenie – Season Of Mist – 2007) Durée 45’07 – 11 Titres
http://www.artesia-music.com http://www.prikosnovenie.com http://www.myspace.com/artesia1983
Les créations proposées par le label Prikosnovenie sont majoritairement axées sur les voix féminines et sur leur côté mystérieux et ce n’est pas Artesia qui viendra déroger à une tradition particulièrement intéressante tant elle est entretenue avec grâce et talent ! Enregistré et mixé à Brocéliande pour lui donner le petit côté surnaturel et grandiose qui lui sied si bien, ce nouvel opus d’Artesia associe une fois encore les claviers et le chant d’Agathe et le violon de Gaëlle, les deux artistes se voyant épaulées par Loïc Cellier, le réalisateur de l’ouvrage, pour les percussions, les guitares et les arrangements. Tourné directement vers la forêt et ses légendes, « Chants d’automne » s’impose au public par son enchevêtrement d’ambiances sombres et oppressantes qui rappelle pêle-mêle le cinéma fantastique et la musique aérienne éthérée …
C’est en accentuant le côté magique de Brocéliande qu’Artesia nous propose son road movie un brin dérangeant mais particulièrement évocateur. On sent la force du violon qui répond à une voix d’une rare pureté et l’album parvient à sortir très rapidement du carcan tout celtique qui aurait pu être le sien pour entrer des deux pieds dans un registre dark atmosphérique très mesuré qui n’est pas sans rappeler Dark Sanctuary ou Arcana. A la fois sirène et ogresse, Agathe nous attire dans sa nasse et ne nous libère que quand elle cesse son alternance de vocalises plus délicieuses les unes que les autres et de chants d’une infinie délicatesse. A la beauté irréelle des « Terres perdues » succèdent les « Entrelacs », « Quand vient la nuit » et autres « L’hiver est là », autant de titres qui s’imbriquent les uns aux autres comme la bande originale d’un film que chacun construit selon son inspiration, piochant dans des œuvres existantes comme « Le Seigneur des Anneaux » dont les créatrices se sont largement inspirées pour la composition de cet album mais aussi dans un imaginaire aiguillonné en permanence par une musique très imagée et très évocatrice … Ca ne se raconte pas, ou alors très mal, ça se découvre simplement et ça se vit pleinement !
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