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TEN YEARS AFTER à VAUREAL (95) pdf print E-mail
Ecrit par Fred Delforge  
samedi, 09 juin 2007
 

TEN YEARS AFTER
LE FORUM – VAUREAL (95)
LE 8 JUIN 2007


http://www.tenyearsafternow.com/
http://www.leforum-vaureal.fr

C’est sans aucun doute la salle de l’Ouest Parisien qui se dote de la programmation la plus riche, la plus éblouissante et la plus colorée et si la saison 2007 tire à sa fin avec l’arrivée imminente de l’été (promis, c’est écrit dans le calendrier !), c’est en fanfare que Le Forum de Vauréal veut en finir puisque ce n’est autre que les vétérans du blues rock qui sont à l’affiche ce soir, les fabuleux Ten Years After, d’aucuns préciseront sans qui vous savez mais franchement, le p’tit jeunot à la guitare et au chant, c’est pas du pipi de chat ! On s’engouffre dans le creuset bouillonnant archi-comble de cette ville nouvelle en perpétuel mouvement et on se joint à la moiteur ambiante des acharnés qui n’ont pas voulu manquer ça …

Ca traîne mes aïeux, ça traîne ! Pas au point d’aller chercher Joe Gooch et Cie en les tirant par les cheveux pour les faire venir sur scène mais presque, si bien qu’à défaut de première partie, la salle se chauffe elle-même (et ce n’est pas peu dire !) en appelant les héros du soir qui finissent quand même par débarquer bien après 21 heures … Intro d’ambiance, plug it in et c’est parti pour près de deux bonnes heures de concert ! Véritables cantonniers du rock, les Ten Years After balancent d’entrée de jeu le très bon « Working On The Road » et remportent ouvertement la partie dès le premier titre, attrapant le public par les tripes et l’emmenant là où il veut … Charismatique en diable, le bassiste Leo Lyons se prête aux regards des objectifs et me balance un clin d’œil à chaque fois que la set list se voit bouleversée, conservant en permanence l’autre œil sur l’effrayant Joe Gooch, véritable frontman naturel du groupe malgré sa position de dernier arrivé et de gamin qui n’a pas connu Woodstock autrement que dans les mollets de son père ! Derrière tout ce beau monde, Ric Lee débite des stères et à l’opposé, le pianiste Chick Churchill se laisse vivre, saupoudrant le tout de synthés ou d’orgue mais se la jouant somme toute très discrète voire carrément économe … Le set avance à grand pas et on ne sent pas le temps passer, un coup de « Hear Me Calling », un autre de « King Of Blues », une rasade de « Time To Kill » et une autre de « BB 45 » et on glisse lentement mais sûrement vers « The Hobbit » et le solo délirant de Ric Lee resté seul en scène à marteler ses fûts et à décapiter ses cymbales pendant une bonne dizaine de minutes ! Du grand art …

C’est un groupe neuf qui revient des loges, Joe Gooch ayant tombé la chemise noire détrempée pour une blanche toute sèche et chacun ayant pris soin de se changer histoire de retrouver quelques poils de secs pour la suite … Ric Lee vient se refaire une santé dans les ventilateurs et en profite pour présenter ses acolytes dans un mélange de Français et d’Anglais non seulement bien senti mais qui plus est très apprécié par le public ! C’est reparti pour un tour, Leo Lyons se remet la frange blanche et rebelle dans le vent et on se prend un « Love Like A Man » pour se remettre dans le bain … La Strat de Gooch fait des merveilles et si certains ont quelque peu de mal à accrocher à son chant, c’est à une prestation franchement délicieuse que nous assistons ce soir, l’organe du jeune apprenti sorcier ne faisant pas que de la figuration dans un répertoire pas toujours facile à s’approprier d’une part et à assumer de l’autre. La suite coule de source et nous ramène forcément à ce que nous avions vu lors du passage des Britanniques à Blues-sur-Seine en novembre dernier, c’est à dire à l’enchaînement de « I’d Love To Change The World », « Good Morning Little Schoolgirl » et « I Can’t Keep From Crying Sometimes » qui nous offre le plan hendrixien de la soirée et qui ouvre la porte à un premier medley où l’on reconnaît entre autres les riffs de « Walk This Way » et de « Smoke On The Water ». C’est forcément avec « Going Home » que Ten Years After nous congédie une première fois et le délire est total, unanime, le public répondant comme un seul homme à ce titre devenu encore plus mythique que les autres et entrecoupé de bribes de « Baby Please Don’t Go », « Blue Suede Shoes » et autres Hound Dog. La baffe ultime !

A tout seigneur tout honneur le groupe qui prend visiblement un pied monstre sur scène ce soir revient pour deux titres sur lesquels même Chick Churchill se lâche enfin à 100%, laissant parler ses ivoires à la mesure de son véritable talent sur une doublette désormais classique puisqu’elle figure sur l’excellent live « Roadworks » sorti en 2006, le moderne « Reasons Why » et l’antédiluvien « Choo Choo Mama ». Derniers regards complices entre Gooch et Lyons, derniers plans calés au quart de poil près et c’est fini, Ten Years After laisse le public du Forum sur les rotules … Il ne reste plus qu’à rejoindre le bar où l’on se presse histoire de se rafraîchir un peu, et dieu sait que ce n’est pas du luxe tant il a fait chaud et moite ce soir … Tout ce qui peut porter une dédicace se voit griffonné par les stars de la soirée à qui on se demande bien si Vauréal ne va pas ériger une statue tant la fête était réussie. L’affiche de Woodstock qui orne les frigos depuis des lustres reçoit les honneurs du groupe et c’est dans une bonne humeur toute conviviale que chacun se congratule et se félicite d’avoir assisté à une soirée qui à n’en point douter restera dans les anales de la salle ! Le blues fait un tabac à chaque fois qu’il pointe le bout de son nez dans le secteur, c’est à méditer, au moins jusqu’au prochain festival Blues et Harmonica qui aura lieu en octobre prochain et qui nous réservera quelques belles surprises … On se garde la primeur de l’affiche pour le moment mais si une chose est d’ores et déjà certaine, c’est qu’il y aura du beau monde ! Rendez-vous à l’automne donc …

Fred Delforge – juin 2007