Ecrit par Fred Delforge |
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lundi, 21 mai 2007 Last day in paradise (Magnatude Records – 2007) Durée 54’51 – 10 Titres
http://www.alexskolnick.com
Il est sans doute le guitariste le plus versatile de sa génération et s’il est devenu un des grands praticiens de l’instrument en raison de sa fascination pour Kiss mais aussi d’un apprentissage prodigué par Joe Satriani lui-même, ce n’est pas uniquement dans le hard rock qu’Alex Skolnick a laissé son empreinte indélébile. Fondateur du combo trash Testament en 1987, Skolnick accompagnera Slayer et Megadeth en tournée puis quittera le metal pour le jazz après cinq années de bons et loyaux services, y revenant régulièrement pour accompagner Savatage sur l’album « Handfull Of Rain », pour créer le projet funk-metal Skol Patrol ou encore Attention Deficit, son combo jazz fusion avec lequel il accouchera de deux albums. Parti de la Bay Area pour gagner la Big Apple, Skolnick se fendra d’un trio jazz en 2001 avec lequel il reprendra nombre de classiques du heavy metal sur deux premiers albums sortis en 2002 et 2004 …
On retrouve le guitariste virtuose en compagnie du contrebassiste Nathan Peck et du batteur Matt Zebroski dans des figures de style qui leur conviennent particulièrement bien tant leur feeling naturel colle à la perfection à une volée de titres composés pour l’occasion mais aussi à trois reprises venues des lointaines passions d’Alex Skolnick ! En permanence à la frontière mal définie qui sépare le jazz du rock progressif, le trio s’aventure après les excellents « Mercury Retrograde » et « Last Day In Paradise » vers une adaptation tout bonnement fabuleuse de « Tom Sawyer » (Rush) puis revient aux pièces originales avec « Shades Of Grey » avant de repartir en terrain connu avec une reprise de Testament, « Practice What You Preach », que l’on a un peu de mal à reconnaître tant l’interprétation est à des lieues de la version originale … Deux compositions personnelles de plus, « The Lizard » et « Channel 4 », et l’oreille picote à nouveau un peu avec une ligne mélodique certes connue mais un peu longue à identifier, celle de « Revelation (Mother Earth) » qui nous ramène vers l’ère bénie des dieux ou l’immense et regretté Randy Rhoads accompagnait un certain Ozzy Osbourne ! Encore deux créations dont un « Western Sabbath Stomp » beaucoup plus bluesy et électrique dont l’écriture a été partagée avec Matt Zebroski et on se retrouve avec un superbe ouvrage hybride qui attirera bien entendu les fans des groupes revisités sans forcément les retenir plus longtemps que le morceau repris mais qui réjouira invariablement tout amateur de jazz rock qui se respecte ! « Last Day In Paradise » est indiscutablement l’album placé le plus à l’opposé de « The Legacy » mais si les genres diffèrent, le brio reste le même … Sacré guitariste !
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