samedi, 19 mai 2007
Angels
(Virgin Music – EMI Music – 2007)
Durée 44’17 – 11 Titres
http://www.69eyes.com
http://www.myspace.com/theofficial69eyes
 C’est sans aucune modestie que l’armada gothique venue d’Helsinki se revendique d’une filiation dans laquelle entreraient les Stooges, Elvis Presley, les Misfits et Motörhead, un peu comme si The 69 Eyes était le fils caché d’une femelle ayant reçu les hommages appuyés de quelques iguanes, araignées et autres chauves-souris mais aussi du bûcheron le plus capé de l’histoire du gros rock qui tâche … Né dans le tout début des années 90, le combo emmené par Jyrki69 au chant a très vite su prendre dans son giron l’iconographie propre aux comics et aux films gore pour offrir des shows surréalistes où l’hémoglobine, le cuir et le son surpuissant font bon ménage et est monté en puissance au fil de ses nombreuses sorties d’albums, atteignant des pics de succès avec des opus comme « Wasting The Dawn » en 1999 et surtout « Devils » en 2005. Trois années de tournée autour du globe auront fait des guitaristes Bazie et Timo-Timo mais aussi du bassiste Archzie et du batteur Jussi69 de véritables stars hollywoodiennes capables de nous envoyer à la face un album comme le bien nommé « Angels » !
Entré pour ce neuvième effort dans un univers placé à mi-chemin entre « Mad Max » et « La Guerre des Etoiles », The 69 Eyes joue les messies en venant à la rescousse d’une planète fictive qui lui est propre et s’efforce de l’aménager à sa propre image, panachant le versant cuir, clous et chaînes d’un autre plus atmosphérique et délicat mais s’efforçant de rester encore et toujours gothique et ce jusqu’à la dernière touche de vernis noir de la plus infime partie des ongles … Usant de beaucoup d’ironie et d’autodérision là où d’autres figures de proue du genre en manquent souvent cruellement, The 69 Eyes nous balance quelques beaux pastiches de la trempe d’un « Never Say Die », d’un « Wings & Hearts » ou d’un « Frankenhooher » et se laisse autant aller à faire hurler les guitares en rythmique et en solo qu’à imposer des riffs plus fins sur les morceaux les moins nerveux. Au côté bestial d’un « Angels » viendront s’en accrocher d’autres plus cartésiens comme sur « Rocker », psychédéliques et vaporeux sur « Ghosts » où l’on note la présence d’Apocalyptica ou même carrément délicats et lyriques sur « Star Of Fate ». Produit une fois encore par Johnny Lee Michaels et Hiili Hiilesmaa, « Angels » se veut à la fois la suite logique de « Devils » mais aussi de façon inattendue son contraire absolu … Et le plus marrant dans tout ça, c’est que ça marche ! A confirmer en live le 24 mai à Paris sur ce qui sera sans doute malheureusement la seule date française d’une très longue tournée mondiale …
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