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ANTRABATA pdf print E-mail
Ecrit par Fred Delforge  
vendredi, 11 mai 2007
 

Elephant reveries
(Prikosnovénie – Anticraft – 2007) 
Durée 48’55 – 12 Titres

http://www.myspace.com/antrabata
http://www.prikosnovenie.com

Antrabata, c’est une invitation inattendue au voyage qui se traduit par un trip hop sensuel et attirant dans lequel les arrangements sont rois et la délicatesse omniprésente, poussant chacun des membres du trio à donner continuellement le meilleur de lui-même et de ses instruments, Delphine Delahaye se chargeant des flûtes, Femke Lavrijssen du chant et Régis Aubert de tout le reste, à savoir les guitares et autres cordes mais aussi les percussions, les claviers et les samples. On glisse donc d’un sitar à un violoncelle et d’une basse à une mandoline en conservant en permanence à l’esprit une orientation beaucoup plus anglo-saxonne que world music de l’art, une sorte de direction free jazz que le groupe emprunte sans même avoir l’air non seulement de le vouloir ni même d’en être totalement conscient. Comme s’il était habité par une force supérieure qui en aurait pris d’autorité les commandes, « Elephant Reveries » glisse à nous telle une feuille sur l’eau glacée de la rivière …  

Malgré la volonté et le soin qu’il a pris d’être le plus indépendant et le plus original possible, Antrabata n’échappe que très peu à la comparaison avec Rajna ou Dead Can Dance mais cette réaction somme toute assez naturelle s’estompe très vite pour laisser au plus profond de soi la certitude de toucher du doigt une pièce unique en son genre non seulement parce qu’elle est la première de ce que l’on espère être une longue série pour le trio mais aussi parce qu’elle ne souffre la comparaison qu’avec très peu de musiques ayant été créées et enregistrées à ce jour. Quand la flûte vient nous ramener vers la réalité, ce sont les distorsions de la guitare qui nous en éloignent plus encore et si la voix de Femke se fait charmeuse et entêtante à l’image du chant des sirènes, ce n’est que pour mieux conduire l’auditeur à se noyer dans un océan où l’harmonie est la seule trace palpable de mouvement. Invitant son public à un mélange subtil d’imaginaire et de mélancolie, Antrabata retranscrit on ne peut mieux la délicatesse et la fraîcheur des tous premiers matins de printemps où la rosée enveloppe d’une note humide les premières pousses qui percent un sol qui retrouve petit à petit sa stabilité et sa consistance … C’est n’est qu’en l’écoutant que l’on arrive à comprendre ce qui fait le charme impérissable de cet album qui roule à une bonne dizaine de mètres du bord de la route ! A découvrir d’urgence donc …