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THE REVEREND pdf print E-mail
Ecrit par Fred Delforge  
jeudi, 10 mai 2007
 

I have a dream
(Why Note Records – 2007) 
Durée 43’10 – 12 Titres

http://www.thereverend.eu 

Derrière ses traits bourrus et son attitude protectrice d’ours mal léché se cache une âme comme on les aime, celle d’un garçon à la fois tendre et délicat qui a touché au rock après avoir été piqué par Cactus et les Variations et qui a développé son côté blues grâce à Buddy Guy et au Reverend Gary Davis … Vieux briscard de la scène française, Lionel Raynal alias The Reverend a très tôt croisé le fer avec ceux qui allaient devenir Trust, a fréquenté Little Bob plus que de raison et est devenu quelqu’un bien avant que Paul ne devienne Personne ! Après trois albums bien musclés commis avec son Reverend Blues Gang, dont un en live, l’artiste a légitimement souhaité s’offrir un ouvrage plus personnel dans lequel il a mis une grosse part de lui-même et sur lequel on retrouve ses acolytes Anthony Delanoy à la basse, Aurélie Simenel à la batterie, Cédric Christophe aux claviers et bien entendu Mick Ravassat à la guitare slide qui signe au passage les compositions et les arrangements et assure la direction musicale de l’album …

Plus blues que jamais, « I Have A Dream » s’offre le luxe de commencer par un bon gros rock des familles et de démarrer à l’endroit même où le Blues Gang avait déposé les armes en 2006 ! C’est tout le côté décalé et paradoxal du Reverend qui s’exprime là et si l’écoute de « Story Of My Life » laisse envisager une rondelle très teintée de rock sudiste, on se ravise bien vite en découvrant une suite pleine de finesse et de sensibilité qui ne manque jamais de laisser à la grosse voix bien éraillée du bonhomme le soin de donner des frissons mais qui conduit aussi parfois sa guitare vers des envies de mélodies plus acoustiques qu’électriques. De là à conclure que The Reverend prend de la bouteille, il n’y a qu’un pas que l’on évite de franchir car le constat le plus juste serait de dire qu’il prend du fût et qu’il se bonifie avec les années en nous livrant sans doute son album le plus abouti à ce jour. Unanimement apprécié dans le métier non seulement pour son talent mais aussi pour son sens pointu de l’amitié et de la générosité, The Reverend a réussi à faire venir quelques invités prestigieux à ses côtés et on retrouve les fidèles parmi les fidèles que sont Beverly Jo Scott qui lui offre un duo sur l’épatant « Paris a le blues » qui s’avère être le seul titre en Français de l’opus, Little Bob avec qui il s’ébroue sur le très autobiographique « Libero » et Paul Personne qui vient placer un chorus sur chacun de ces deux morceaux, saluant par la même occasion une amitié jamais remise en question depuis plusieurs décennies. On ajoute la présence de l’harmoniciste Mickey Blow sur « Bad Time Blues » et l’émouvant « Sweet Dad » et on se retrouve sur la ligne d’arrivée avec un album très varié et pourtant très homogène d’où l’on ne ressort pas forcément indemne tant l’émotion y atteint des sommets ! Parmi les brûlots présents sur « I Have A Dream », les adeptes invétérés de l’ancienne formule retiendront plus particulièrement « Don’t Be Messin », « Still Alive And Blue », le tittle track  ou bien évidemment « Story Of My Life » mais c’est pour son très bon schéma d’ensemble et grâce en partie à des titres comme « Runnin Man » ou « Song For G » que cet ouvrage sort du lot. Un album à conduire très vite au bûcher avec toutes les autres sorcières de son espèce …