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TERAKAFT pdf print E-mail
Ecrit par Fred Delforge  
mardi, 08 mai 2007
 

Bismilla, the Bko sessions
(Tapsit – Anticraft – 2007) 
Durée 43’59 – 11 Titres 

http://www.myspace.com/terakaft
http://www.tapsit.fr 

Originaire de Kidal, au Mali, Terakaft est un groupe que l’on comparera inévitablement à la référence Tinariwen puisqu’il a été fondé par deux de ses anciens membres, Kedou et Diara, le premier jouissant d’un statut de célébrité locale chez les Touaregs tant son engagement et sa rébellion passés et actuels sont omniprésents dans la mémoire collective. Chargé de donner les couleurs les plus rock à la musique de Terakaft, le jeu volubile de Diara est tempéré par celui plus roots de Kedou mais aussi par ceux de Sanou et Rissa qui donnent son côté le plus blues à une musique où les quatre voix des guitaristes sont complétées par celle de Issa Dicko mais aussi par moments par celle de Foy-Foy, un autre éminent membre de Tinariwen ! Enregistré à Bamako sans aucune percussion, « Bismilla » rassemble divers hymnes fédérateurs des combattants touaregs et un lot de compositions collégiales particulièrement entraînant …

Terakaft désigne la caravane en langage tamashek et c’est tout naturellement en tournée que le groupe va venir porter la bonne parole de tout un peuple fier et révolté ! Sur album, on remarque la finesse et la complémentarité de quatre guitares, dont une basse, et de cinq ou six voix qui s’interpellent l’une et l’autre et qui se motivent pour devenir de plus en plus touchantes au fil des morceaux mais on sent que tout cet équilibre est prêt à prendre une autre dimension en live, quand le contact avec le public donnera à Terakaft une toute autre énergie et surtout les moyens de la laisser s’échapper … On galope aux côtés des cavaliers du désert au son des airs guerriers que sont « Tenale Chidjret » ou « Bismilla » puis on partage leurs racines les plus blues au travers de morceaux récents comme « Adounia », « Imouhagh » ou encore l’ovni de l’ouvrage, « Rastaman Aridal », le premier exemple de reggae tamashek de l’histoire ! L’époque où Kedou partait au combat la guitare à la main et la kalachnikov de l’autre n’est pas si lointaine mais les Stratocaster ont remplacé les gumbris d’antan, les champs de batailles sont devenus des studios d’enregistrement et le blues des fiers guerriers touaregs a par la même occasion pris une autre dimension bien que ses préoccupations et ses cris soient restés les mêmes. Si l’on a parfois du mal à prendre conscience de toutes les angoisses et de toute la douleur qui ont conduit à la création d’une telle musique, on ressent invariablement une charge émotionnelle très forte dès que les premières notes transpirent de la platine … C’est intense et passionnant à la fois et c’est un complément indispensable des productions de Tinariwen tant les liens charnels qui unissent les deux formations sont forts et absolument indissociables ! Loin de se faire de l’ombre, les deux groupes se complètent et plus encore, se renforcent … « Bismilla » !