lundi, 30 avril 2007
Sur les lignes à haute tension
(Out Of Time – Mosaic Music Distribution – 2007)
Durée 39’35 – 12 Titres
http://spygroupe.free.fr
http://www.myspace.com/spygroupe
 S’il n’y avait un chant résolument taillé au couteau dans la langue de Molière, on pourrait facilement croire que Spy est une formation anglo-saxonne tant ses sonorités rappellent en vrac celles des Pixies, des Queens Of The Stone Age, de The Cure ou encore de Blonde Redhead … Et pourtant le groupe est ébroïcien jusqu’au bout des ongles et c’est sur les rives de l’Eure que Laurent Wolz (guitare et chant), Thomas Voxeur (guitare), Cyril Avenel (basse) et Fabrice Levillain (batterie) ont fait leurs premières armes il y a environ cinq ans. Un premier maxi puis un excellent premier album apporteront à Spy quelques hymnes qu’ils iront jouer de Rock dans Tous ses Etats jusqu’à L’Elysée Montmartre, partageant leurs scènes avec AS Dragon, Hushpuppies ou encore Ben Kweller. Enregistré à l’été 2006 chez Artsonor, le nouvel opus de Spy bénéficie de la patte rugueuse de Steve Prestage pour la réalisation et lui permet d’espérer franchir une nouvelle étape vers une professionnalisation que l’on sent tout à fait envisageable …
Spy a choisi de ne pas faire le moindre détour pour nous livrer un album droit comme un I et dur comme du fer. Avec des textes dont l’engagement et la lucidité ne sont que le pendant de riffs eux aussi très directs, « Sur les lignes à haute tension » s’affiche comme une œuvre complète où l’on remarque quelques exceptions culturelles comme « What Do You Want ? » mais aussi et surtout des morceaux forts à l’image de « Con comme un manche », « Nada », « Mysogine », « Sex & Glory » ou « A poil sous la lune ». Bourré de saturations en tous genres, que ce soit sur les guitares ou sur les voix, l’opus accentue un côté crade et grave qui semble convenir plutôt bien à un groupe qui prend une place à un juste milieu entre Aston Villa en plus remonté et Noir Désir sans pour cela se mettre le cul entre deux chaises et en trouvant au contraire la position la mieux adaptée à sa situation. Un coup de violon sur « Les lignes à haute tension » et la voix de Gaëlle sur la « Complainte des amants des noces de carton » et sur « Nada » apportent encore un peu plus d’intérêt à un ouvrage qui ne lasse jamais tant ses morceaux savent se mettre en quatre pour attirer l’attention et surtout pour la retenir. La bonne fée du rock à une carte à jouer avec Spy et on espère que le public mais aussi les professionnels auront la bonne idée d’attirer l’attention de sa baguette vers un groupe qui a en lui l’essence même pour devenir une référence dans les années à venir. Ca sort fin mai, qu’on se le dise, et en attendant on peut y goûter sans modération sur MySpace …
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