| STEVE VERBEKE & LE ROOTS TRIO
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Ecrit par Fred Delforge |
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lundi, 23 avril 2007
Parano
(Autoproduction – 2007)
Durée 46’57 – 13 Titres
http://www.steve-verbeke.com
 La chance d’avoir eu le meilleur professeur de blues à ses côtés dès sa prime enfance n’est sans doute pas étrangère au fait qu’il soit brillant et que tout ce qu’il touche prenne des teintes subtilement bleutées et il y a sans doute fort à parier que son capital génétique a été encore enrichi au contact des brillants artistes avec lesquels il a collaboré tout au long d’une carrière certes courte mais déjà auréolée de multiples succès ! Deux albums ont fait de lui une star du côté de Montreuil et plus généralement jusqu’au Juke Joint des Puces de St Ouen et c’est en compagnie d’un Roots Trio où l’on retrouve Stan Noubard Pacha aux guitares, Fabrice Millerioux à la batterie et Jean-Marc Labbé au sax baryton que Steve Verbeke nous propose une troisième rondelle très nature au niveau de la composition et de l’écriture et très spontanée au niveau d’un enregistrement fait à l’arrache mais avec brio en une dizaine de jours montre en main par Jean Hugues Morvan. Généreux et attachant à l’image d’un créateur qui ne se prend jamais au sérieux mais qui met toutes ses tripes dans sa musique, « Parano » s’affiche comme une œuvre plutôt réussie et même un peu plus que ça encore !
Humour et spontanéité sont deux des qualités dont Steve Verbeke peut se vanter sans risquer d’être contredit et il ne manque pas de nous le rappeler tout au long d’un album où son quotidien, réel ou fictif, est à l’honneur. Sans céder à l’appel du tube potentiel, le chanteur et harmoniciste se partage entre coups de gueule, coups de blues et éclats de rire et nous sert sur un plateau d’argent une multitude de bons titres sur lesquels chacun des musiciens à tout le loisir de laisser libre cours à ses inspirations les plus folles. On salue l’intelligence de la juxtaposition de l’harmo et du sax mais aussi la qualité d’un chant qui évolue dans le bon sens au fil des années et qui se voit épaulé à deux reprises par les prestations brûlantes de Corine Thuy-Thy venue apporter encore un peu plus de chaleur à un ouvrage qui n’en manque jamais. Inspiré parfois par les bandes originales de films, Steve nous envoie sans ménagement un « Tango à roulettes » et un « Parano » et nous ravit avec des morceaux drôles et touchants comme « J’ai de l’argent », « La femme du fakir », la relecture des « Trucs que tu fais » de Benoit Blue Boy ou encore « Drôle d’île » sur lequel le sax fait des merveilles. Entre shuffle et chanson, c’est tout le talent d’écriture du jeune Verbeke mais aussi les grandes subtilités de son jeu qui sont mis en valeur par une prise de son faite avec passion et si l’on s’amuse de retrouver par moments des plans empruntés aux grands standards du blues et du jazz, ce n’est que pour mieux se féliciter d’avoir des artistes aussi doués sur la jeune scène hexagonale. Un plaisir comme celui là, il faut vraiment être fou pour y renoncer d’autant plus que si la sortie officielle est annoncée pour la prochaine Fête de la Musique, une avant première en édition limitée est disponible dès aujourd’hui, et dans un splendide digipack en plus …
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