dimanche, 22 avril 2007 Variéty (Because Music – 2007) Durée 54’47 – 15 Titres
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Depuis les premiers ébats communs de Catherine Ringer et de Fred Chichin en 1979 et leurs premiers concerts donnés avec la danseuse Marcia Moretto, il en aura coulé de l’eau sous les ponts traversés par les Rita Mitsouko … Décalé, le couple le plus décadent de la chanson rock française n’aura eu de cesse de briller sans prendre gare aux étincelles et c’est tour à tour au punk, au jazz ou au hip hop qu’ils s’attacheront, remodelant chaque style pour le faire sien et renonçant à toute forme de convention établie pour mieux surprendre et séduire. Parsemée de quelques hits qui appartiennent aujourd’hui au patrimoine musical hexagonal, la carrière des Rita Mitsouko sera marquée par nombre de tournées françaises mais aussi par une virée dans les clubs aux USA qui leur donnera l’envie de s’exporter … Pour ce nouvel opus qui se déclinera donc en version anglaise à l’été prochain, le groupe a retrouvé le toujours très polyvalent et brillant Iso Diop à la basse et aux guitares mais aussi Ged Lynch à la batterie et aux percussions et c’est en compagnie de Mark Plati qui coproduit l’album mais aussi de quelques invités, et non des moindres, qu’il peaufine un ouvrage événement décliné sous divers formats ahurissants d’ingéniosité et de beauté. Avis aux fans, il va falloir mettre la main au porte-monnaie pour tout s’approprier mais le jeu en vaut la chandelle !
Les Rita Mitsouko sont habitués à faire comme bon leur semble dès lors qu’ils s’engagent sur une voie musicale qui leur convient et c’est une fois encore à du grand art qu’ils nous invitent en nous prenant à témoin de leurs nouveaux délires et de leurs nouvelles excentricités qui, si elles tendent un poil à se tasser avec le temps, n’en restent pas moins croustillantes à souhait. Habitués à faire passer des messages qu’eux seuls comprennent au premier abord et qui deviennent par la suite évidents tant ils sont à la fois clairs et subtilement présentés, Catherine et Fred remodèlent leur œuvre non pas comme les robots qui illustrent leur superbe artwork mais bel et bien comme des humains avec un cœur gros comme ça qui ont des émotions fortes à partager. Rompu à l’écoute de « Communicateur d’amour » qui circule sur les ondes depuis février, l’aficionado mais aussi l’auditeur lambda vont très vite se laisser envahir par d’autres titres partagés entre un Français utilisé en majorité et un Anglais à l’accent frenchy particulièrement croustillant, par des morceaux où l’on croise du mellotron ou de la scie musicale, de l’harmonica ou du violoncelle, et où les orchestrations sont à chaque fois plus ingénieuses les unes que les autres. On succombera sans aucune retenue à « L’ami ennemi » ou à « She’s A Chameleon », à « Rendez-vous avec moi-même » ou à « Badluck Queen », et on saluera quelques moments forts comme l’émouvante déclaration d’amour faite à Paris sur « Ma vieille ville », le solo de sax ténor sur le tubesque et remixable à souhait « Ding Ding Dong » ou encore l’interprétation de « Terminal Beauty » partagée avec Serj Tankian de System Of A Down. Les gourmands prendront d’entrée de jeu la totale avec l’édition limitée qui compte quand même trois titres bonus à savoir une version en Mandarin de « Berceuse », une autre en Anglais de ce qui devient « Communic’ Hearts In Love » et enfin « Terminal Beauté » décliné dans la langue de Molière. Vous y ajoutez un joli poster et l’affaire est dans le sac et s’il vous reste encore quelques menues Sesterces, vous rejoignez très vite La Cigale où Les Rita Mitsouko se produiront le 23 avril pour la sortie de l’album mais aussi pour le vingtième anniversaire d’une salle dont ils avaient à l’époque assuré l’inauguration … La boucle est bouclée, du moins pour le moment car la suite s’annonce elle aussi riche en surprises ! Chuuuuuuut …
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