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JEANNE CHERHAL pdf print E-mail
Ecrit par Fred Delforge  
samedi, 21 avril 2007
 

L’eau
(Tôt Ou Tard – 2007) 
Durée 45’22 – 11 Titres

http://www.jeanne-cherhal.com 

Après avoir étudié à Chateaubriand dont elle est native, Jeanne Cherhal est venue s’installer à Paris où elle a commencé à impressionner le public et plus généralement tout le monde de la musique avec non seulement une voix à part et un chant bien au-delà des limites établies de la justesse mais aussi avec un jeu de piano qu’elle distille intelligemment. Un premier maxi et un premier album, tous deux éponymes, conduiront l’artiste à assurer les premières parties des concerts de Georges Moustaki, Jacques Higelin et Thomas Fersen mais aussi à se produire avec Les Têtes Raides et Vincent Delerm. Saluée par le Grand Prix du Disque de l’Académie Charles Cros en 2004 puis par une Victoire de la Musique, celle de la Révélation du Public, en 2005 Jeanne Cherhal se consacrera au théâtre et plus particulièrement à la pièce « Les monologues du vagin » à la fin de la même année et c’est aujourd’hui accompagnée de François Lasserre et Eric Löhrer aux guitares, Simon Edwards à la basse et Philippe Entressangle à la batterie qu’elle nous présente un troisième opus réalisé par Albin de la Simone.

Jeanne Cherhal a choisi de jouer la carte de la franchise et de ne pas se faire faussement naïve pour aller droit au fond de ses pensées, évitant par la même occasion l’écueil des non-dits et s’engageant dans une verve poétique qui rappelle, dans un autre style mais avec la même précision, un certain Sanseverino. Alors me direz vous, on est très loin du swing manouche de Stéphane, mais pourtant la démarche est la même et là où le guitariste nous narrait « L’enterrement de sa grand-mère », la pianiste évoque la « Canicule », multipliant les trémolos dans la voix et passant d’un morceau très calme à un autre plus enlevé de façon assez ingénieuse. Aquatique en diable et pourtant très terre à terre dans l’esprit, « L’eau » s’écoule sans aucune retenue et on passe d’un « Je suis liquide » à une « Petite soupe » en sautant de rime en rime et en zigzaguant entre les bons mots, s’agrippant à « La peau sur les os » ou se laissant couler sous le poids rythmique aux limites de la cacophonie très bien organisée de l’amusant « Une tonne ». Plus achevé musicalement que ses prédécesseurs, « L’eau » séduira sans aucun doute pour ses qualités profondes et pour la limpidité de ses arrangements mais le puriste regrettera peut-être un peu au bout de quelques écoutes la spontanéité un peu trouble et les bouts de ficelles qui aidaient « Douze fois par an » à se maintenir debout de façon un peu bancale mais tellement sympathique. La poésie et la technique sont pour leur part irréprochables mais la folie semble peu à peu s’estomper avec le temps … On espère maintenant que les concerts à venir seront aussi vivants que les quelques deux cents donnés auparavant !