Ecrit par Fred Delforge |
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vendredi, 20 avril 2007 Gone (Blog Up Musique – Kitchen – PIAS – 2007) Durée 30’13 – 13 Titres
http://www.farisnourallah.com
Il a raté de très peu mai 68 et de toute façon c’est dans le Michigan qu’il a vu le jour donc il n’en aurait rien vu ! Peu passionné par les études, Faris Nourallah s’est installé au Texas dès son plus jeune age et y a découvert les Beatles, les Clash et Elvis Costello avant de former son premier groupe avec son frère Salim et de le dissoudre quelques temps plus tard, chacun choisissant alors de voler de ses propres ailes pour le bien non seulement de la musique mais aussi de la famille. Fondu de studio, Faris écrit et enregistre à gogo mais ne se produit plus sur scène depuis la séparation des Nourallah Brothers et se fend d’un ouvrage par an, le faisant vivre comme il peut grâce à internet et à la presse et se construisant peu à peu une base solide de fans adeptes de ses pop songs bien faites … Son cinquième opus marque un nouveau pas vers l’avant dans sa carrière de songwriter et Faris Nourallah s’engage en parallèle de plus en plus vers le caritatif, abandonnant les droits de « Gone » au profit des enfants d’Asie. On en découvre le contenu en sa compagnie …
A la fois solides et instables, les nouvelles compositions de Faris Nourallah s’inscrivent dans la lignée de celles que proposaient naguère le tandem Lennon et McCartney et si la réussite est à chaque fois au bout du morceau, c’est souvent parce qu’elles sont parsemées de quelques pointes d’urgence et de beaucoup de sentiments. Faris aime son travail et le fait avec talent, on le sent dès les premières notes de « Ay Carlo », et plus les morceaux défilent, plus cet état de fait est une évidence. Une infinie fraîcheur vous gagne au détour d’un « Northbound Train », d’un « Anticipation Anxiety » ou d’un « Who Started The Fire » et c’est toute la fluidité des arrangements qui s’empare très vite de l’auditeur en le renversant régulièrement mais aussi en lui donnant quelques frissons à l’approche de « Forgiveness » ou encore d’« Elephantine ». L’esprit torturé du compositeur le pousse à tutoyer l’œuvre de Paul et John mais aussi à s’emparer de celle de Ray Davies pour mieux mettre en valeur la sienne et c’est au final à un recueil haut en couleurs et riche d’enseignements que l’on se trouve confronté. De la pop anglaise travaillée majoritairement au piano et à la sauce américaine, il fallait y penser mais le jeu en valait la chandelle et il n’y a donc absolument pas à s’en plaindre …
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