mardi, 17 avril 2007
Drink House To Church House Vol.1
(Dixiefrog – Harmonia Mundi – 2006)
Durée 45’38 – 13 Titres
http://www.musicmaker.org
http://www.bluesweb.com
 La Music Maker Relief Foundation nous en avait mis plein la vue et plein les oreilles en nous présentant en 2005 un double ouvrage réunissant les derniers bluesmen oubliés sous l’appellation « The Last & Lost Blues Survivors » mais aussi en apportant enfin à nombre de ces survivants la renommée et le succès qu’ils méritaient pour la plupart depuis des lustres … Non contents de ce salut discographique, Tim et Denise Duffy profitaient de cet élan populaire et du soutien actif de grands noms comme Eric Clapton, B.B.King, Morgan Freeman, Taj Mahal ou Pete Townshend pour emmener quelques-uns de ces personnages souvent hauts en couleurs sur les routes du monde entier et c’est ainsi que l’on croisait sur les chemins des salles et des festivals de blues de talentueux artistes comme Eddie Tigner, Captain Luke, Macavine Hayes, Adolphus Bell ou Pura Fe qui, outre le fait de détenir au plus profond d’eux-mêmes l’essence même du blues, sont de véritables livres d’histoire comme on aime à les consulter … Ils ont connu le Reverend Gary Davis ou Blind Boy Fuller, joué avec George Benson ou Blind Willie Mc Tell, mais ils sont restés dans leur ombre, volontairement ou non, jusqu’à ce que l’histoire les rattrape et nous les fasse enfin découvrir !
C’est en nous emmenant du juke joint vers l’église que Music Maker a choisi de nous faire revivre la grande histoire du blues du Sud des Etats Unis et on ne peux que saluer cette démarche éminemment sympathique qui nous permet de nous régaler de nouveau de l’œuvre, qu’elle soit personnelle ou empruntée, de ceux qui nous ont fait passer de grands moments lors de Cognac Blues Passions en 2006, Captain Luke et Cool John Ferguson ou encore Macavine Hayes, mais aussi d’artistes au talent incontestable tels que John Dee Holeman, Alabama Slim, Bishop Dready Manning, Haskel ‘‘Whistlin’ Britches’’ Thompson et Little Freddie King. Génies du picking, brillants harmonicistes ou chanteurs aux voix chaleureuses, éraillées ou carrément brisées, tous ces héritiers de la tradition du blues nous conduisent des Carolines du Sud et du Nord jusqu’en Louisiane, en Alabama ou en Floride et nous font partager un « One Black Rat », un « John Henry », un « Come Back Baby », un « I Got The Blues », un « Mojo Hand » ou un « Careless Love » sur le ton de la sincérité et du plaisir qu’ils ont à se produire un instrument à la main. Parfois un brin cabots mais jamais stars, les participants à ce premier volume se retrouvent sur une animation vidéo d’une quinzaine de minutes en fin d’ouvrage qui ne manquera pas de dresser quelques poils sur les bras à ceux qui ont eu la chance de partager un moment d’intimité ou simplement quelques mots avec ceux sans qui la face du blues serait sans doute un peu différente. On ne remerciera jamais assez Tim et Denise Duffy mais aussi tous ceux qui les accompagnent au quotidien d’avoir contribué à ce que ces souvenirs ne s’éteignent pas avec leurs détenteurs … Le plus rassurant, c’est que ce volume n’est que le premier d’une série de quatre et que quelques-uns des plus brillants de ces artistes seront une fois encore présents en France au mois de mai prochain ! Une telle invitation, ça ne se refuse pas …
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