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YANN REVERSAT pdf print E-mail
Ecrit par Fred Delforge  
samedi, 07 avril 2007
 

Acedia
(Non Sens – 2007) 
Durée 58’24 – 16 Titres 

http://www.yannreversat.fr
http://non.sens.free.fr

Il nous avait fait l’honneur de nous présenter six premiers extraits de son nouveau chef d’œuvre, « Acedia », et c’est aujourd’hui en avant première que la rondelle toute chaude et à peine sortie des presses vient prendre place dans la platine, laissant s’échapper instantanément les trésors d’ingéniosité dont Yann Reversat a le secret. Pour ce nouvel effort où il est entouré de Joanna Louis aux claviers et de Guillaume Labaume à la batterie, le longiligne chanteur et multi-instrumentiste a laissé parler non seulement tout son talent mais aussi un lot d’influences particulièrement hétéroclite qui donne à son electro-rock des teintes allant de Bashung à Pink Floyd en passant par Placebo, Radiohead, The Stooges ou encore Nine Inch Nails. Autant dire que s’il est parfois difficile d’y retrouver ses petits, on ne se laisse jamais gagner par la monotonie quand on écoute les créations de Yann Reversat !

Définitivement teinté du son des eighties, « Acedia » multiplie les saturations et les réverbérations sur la voix et au risque de sonner comme nombre de sorties du moment, n’hésite pas à en faire des tonnes là où on pourrait par moments se contenter de quelques grammes, ou au pire de quelques kilos. Créateur prolixe, Yann a inventé de toutes pièces un personnage hors-norme, un de ces artistes chez qui la notion de temps et les soucis du corps n’ont que très peu d’emprise et qui vivent pour leur art plus qu’ils ne vivent de leur art, franchissant une à une les étapes qui le conduiront vers le sommet ou au contraire tout en bas de l’échelle, ce qui en fait n’a que très peu d’importance à ses yeux du moment que ses créations peuvent s’échapper du plus profond de lui pour s’en aller vers les autres. C’est donc hors du temps et hors de tout repère que l’on évolue, laissant les sens prendre de l’ampleur pour mieux s’effacer l’instant d’après pour passer d’un « Voir » à un « Autrement » ou d’un « Close » à un « Décide » avant de se laisser emporter par des « Slam », « Sound », « Si » et autres « Vivre », le tout au son précis et séducteur ou au contraire terrifiant des guitares et des claviers. Sombre et décalé, l’ouvrage se veut le plus noir possible et refuse de suivre un chemin tracé au cordeau, profitant justement de cette noirceur pour multiplier les flous et pour laisser aux notes le choix de partir en toutes petites grappes ou au contraire en gros nuages avant-coureurs d’un orage inévitable. « Acedia » pourrait presque être une œuvre autobiographique sur laquelle son géniteur aurait simplement accentué quelques traits de caractère pour que le concept album qui en découle soit encore plus criant de vérité … Ni vraiment comédie musicale, ni vraiment opéra rock, « Acedia » reste un projet ouvert qui n’en est sans doute encore qu’à ses débuts et qui évoluera encore sensiblement au fil des ans. C’est du moins ce qu’on espère pour lui !