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BIG BILL BROONZY pdf print E-mail
Ecrit par Fred Delforge  
mercredi, 04 avril 2007
 

Trouble In Mind
(Smithsonian Folkways Recordings – DG Diffusion – 2007) 
Durée 73’39 – 24 Titres 

http://www.broonzy.com

On classe inévitablement Big Bill Broonzy parmi les pères fondateurs du blues urbain et pour cet artiste né à la fin des années 1800, la musique n’a pas été une moindre occupation puisqu’on lui attribue environ trois centaines d’enregistrements sous son propre nom et sensiblement autant en tant que sideman … Parti du delta du Mississippi pour Chicago au milieu des années 20, le chanteur et guitariste contribuera à faire passer la ville des vents du jazz au blues et y laissera une empreinte indélébile dont nombre de ses successeurs s’inspireront ensuite, qu’ils aient pour nom Muddy Waters, Sonny Boy Williamson, Washboard Sam ou Memphis Slim. Novateur dans sa manière d’interpréter le blues et d’en faire une véritable musique d’orchestre en non plus simplement l’expression d’un musicien solitaire tout en lui gardant sa dominante acoustique, William Lee Conley Broonzy dit Big Bill y intègrera des sujet adaptés à la vie des villes et y gagnera la sympathie du public qui se reconnaîtra très vite dans des chansons dont les paroles ne se limitent plus aux préoccupations des hobos de l’époque considérés comme des péquenots dans le Nord des Etats Unis de l’entre deux guerres et de la prohibition.

C’est une réédition d’un ouvrage publié en 2000, lui-même étant l’évolution d’un 33-Tours paru il y a bien des années sous le nom de « Country Blues Vol.1 », qui nous est proposée et la valeur principale de l’objet est de regrouper sur un seul et même volume des enregistrements faits à la fin de la vie de Big Bill Broonzy, entre 1956 et 1957, soit un an avant que le crabe ne vienne nous l’enlever … On y retrouve toute l’urgence et la profondeur d’un artiste capable de servir des brûlots pimentés à souhait et des chansons plus mélancoliques, de se laisser emporter par le plus grand des désespoirs ou de multiplier les fantaisies avec des seconds degrés aux connotations érotiques, de nous glacer le sang avec des lyrics d’une infinie force et de nous faire pénétrer au plus profond d’une âme que le blues a rendue irrémédiablement noire. On traverse les standards, de « Trouble In Mind » à « Willie Mae Blues » en retrouvant au passage tout le pouvoir de séduction des « Poor Bill Blues », « Key To The Highway », « Digging My Potatoes », « C.C.Rider » et autres « Black, Brown And White Blues » et on se prend à rêver en partageant les présentations de plusieurs des morceaux faites par l’artiste lui-même. De trésors de fingerpicking en prouesses de flatpicking, c’est un des musiciens les plus complets et qui plus est doté d’une voix exceptionnelle qui se rappelle une fois encore à notre bon souvenir. Mais quelqu’un l’avait il vraiment oublié ?