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ERIC BIBB à COURBEVOIE (92) pdf print E-mail
Ecrit par Fred Delforge  
mercredi, 04 avril 2007
 

PHIL BONIN & THE BLUES TECHNICIANS – ERIC BIBB
ESPACE CARPEAUX – COURBEVOIE (92)
Le 3 avril 07

http://www.ericbibb.com
http://www.myspace.com/ericbibb
http://www.philbonin.com
http://www.myspace.com/philbonin
http://www.sortiracourbevoie.com

Superbe salle de la toute proche banlieue de Paris, à quelques encablures des Portes Maillot et Champerret et de La Défense, l’Espace Carpeaux accueille ce soir quatre grosses centaines de spectateurs réunies sous le signe du blues acoustique de qualité. Dans un de ces théâtres comme on les aime, avec la scène à même le sol et donc avec une proximité totale entre l’artiste et son public, Phil Bonin et ses Blues Technicians puis Eric Bibb et Larry Crockett vont venir se livrer à deux shows détendus mais techniquement irréprochables sur fond de lights sobres mais très honorables et d’un son plus qu’à la hauteur de toutes nos attentes !

On débute la soirée avec le VRP multicartes du blues, le chanteur, guitariste et animateur radio Phil Bonin qui vient nous servir un florilège des standards d’une musique pour laquelle il fait montre non seulement d’une imposante culture mais aussi d’un réel talent d’interprétation. Passant du ukulélé à la guitare et synchronisant ses morceaux avec un ordinateur discrètement posé devant lui, Phil perpétue une tradition à laquelle il est attaché, le « No Drums », auquel il a d’ailleurs dédié son premier album solo, et revisite des mythes comme « Hand Jive », « Mule To Ride » ou « Hoochie Coochie Man » avec ses complices Phil Rubio à la basse et Olivier Hédin à la guitare, ce dernier fêtant ce soir son anniversaire. En une petite demi-heure de set, les Blues Technicians n’auront aucun mal à convaincre un public qui a l’habitude de les voir régulièrement sur cette même scène et c’est sur un épatant « Purple Haze » que tout ce beau monde nous quittera, Olivier faisant hurler pour l’occasion ses slides sur son résonateur tandis que Phil torture son ukulélé de façon aussi indélicate que surprenante … La salle apprécie à juste titre et salue le groupe comme il se doit !

Avec son éternel chapeau rivé sur le sommet du crane et sa veste en lin sur posée sur les épaules mais aussi avec son légendaire sourire, Eric Bibb en jette et impressionne l’assistance dès qu’il entre en scène, saluant la salle dans un Français qui se veut parfait, à l’image de l’artiste, et débutant sans plus attendre une prestation qui va nous faire le coup des montagnes russes, passant du morceau le plus doux à celui le plus entraînant sans prévenir et redescendant l’instant d’après sans même que l’on s’en rende compte tant on entre sans aucune retenue dans un jeu que l’artiste dirige parfaitement. Avec une guitare qu’il manie superbement et sa voix tellement attachante pour conduire la danse, Eric Bibb pourrait se lancer dans un one man show des plus somptueux mais c’est en compagnie du plus ingénieux des batteurs qu’il se produit traditionnellement, Larry Crockett se contentant d’un charleston, d’une caisse claire et d’une cymbale et les jouant aussi bien aux maillets, aux ballais, aux baguettes ou aux doigts pour en tirer des sons et des notes d’une infinie délicatesse. Revisitant allègrement son album « 12 Gates To The City » et le saupoudrant de morceaux tirés de « Diamond Days » mais aussi de ses très nombreux autres opus, l’artiste nous conduit au cœur de la richesse et du raffinement d’un répertoire où l’on reconnaît inévitablement les « Shingle By Shingle », « Right On Time », « In My Father’s House », « Mornin’ Train » ou « A Ship Called Love » mais aussi une version instrumentale du traditionnel « I Shall Not Be Moved » avant de conclure par deux rappels parmi lesquels on s’attachera à remarquer l’association périlleuse mais devenue tellement naturelle depuis que Ray Charles l’a popularisée de la dualité entre musique sacrée et musique du diable sur le très vibrant « I Want Jesus To Walk With Me ».

En une heure et demie de concert, Eric Bibb a réussi à captiver et à émouvoir cette toute petite partie de Courbevoie et c’est dans le hall que son public va l’attendre pour se faire dédicacer ses albums et autres souvenirs … L’ambiance était magique, presque irréelle pour ceux qui n’avaient jamais eu le plaisir de découvrir l’artiste en live, et c’est avec un très large sourire aux lèvres et sans vraiment se presser que tout le monde reprendra la route en attendant un des prochains concerts de ce lieu polyvalent à la programmation très fournie !

Fred Delforge – avril 2007