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CHRISTOPHE MARQUILLY de STOCKS à TOURCOING (59) pdf print E-mail
Ecrit par Fred Delforge  
samedi, 31 mars 2007
 

CHRISTOPHE MARQUILLY de STOCKS
LE GRAND MIX – TOURCOING (59)
LE 30 MARS 2007

 

http://www.marquilly.com
http://www.myspace.com/cmarquilly
http://www.myspace.com/juliegomel
http://www.myspace.com/inter_lude 
 
Il y a des artistes qui ne changent pas avec le temps et qui avancent contre vents et marées, piochant chaque jour dans la pierre du rock avec l’espoir d’y trouver une pépite et pourquoi pas carrément une veine … Christophe Marquilly est de cette race de chercheurs d’or, un peu difficile à suivre parfois mais absolument jamais jaloux du copain, qu’il se fende un jour du tube rock interplanétaire ou qu’il se retrouve à la tête d’un des plus grands monuments du … du quoi d’abord ? Et puis surtout il a la classe le bonhomme, auteur, compositeur, chanteur, guitariste … Trois albums au compteur avec Stocks, ok en 25 ans mais quand même, un autre en solo sous le nom de Marquy (?!?) et enfin un florilège de reprises avec ses jeunes et turbulents amis bluesmen d’Outsliders, un carton au States (petit carton mais quand même, ça pète bien sur la bio …), une première partie de l’Idole des Jeunes (pas Kyo, l’autre, celle de la pub des lunettes …) sur la Tournée des Stades 2003 et quelques belles fêtes entre potes parmi lesquelles on se souviendra des 20 ans à Comines en 2004 et des 25 ce soir à Tourcoing, en forme d’enterrement de Stocks un peu mais pas tout à fait parce qu’il est fidèle le bougre, et que quand il aime, il ne le cache pas ! 

On commence la soirée avec Julie Gomel, une jeune chanteuse bourrée de talent qui débarque sur scène avec sa voix et sa guitare et avec quelques machines pour se sampler et qui nous passe en revue toute l’étendue d’un folk acoustique succulent au possible, ne manquant jamais d’un bon mot à mettre entre deux morceaux et pimentant un set où l’on découvre un mélange de chansons francophones et anglophones d’une reprise épatante de « Norvegian Wood » pleine de charme et de sensualité. Avec beaucoup de savoir-faire, Julie saura prendre l’assistance dans le creux de sa main et lui faire passer un message aussi simple que précis : prenez du bon temps mais surtout prenez le ici et maintenant ! On ne peut être plus clair …

Le Grand Mix n’affiche pas tout à fait complet mais la foule est tellement chaude que l‘on serait presque tenté de dire que la capacité d’accueil de six cents places était ce soir doublée, voire plus, et que tout le monde s’est jeté sans réserve dans une partie gagnée d’avance au cours de laquelle Marquilly & Cie vont nous sortir le grand jeu, revisitant « Cole Younger » et « Stetson Blues » d’entrée de jeu pour glisser rapidement vers « Flash Back », « Se faire la belle » ou « Vents de haine ». Le ballet des caméras qui s’affairent dans la perspective d’une sortie de DVD ne perturbe en rien le guitariste qui évolue sous la protection d’un grigri indien, qui passe de la Stratocaster à la Les Paul en moins de temps qu’il n’en faut pour le dire et qui fait sa star devant les objectifs, ne ménageant aucun effet de manche mais aussi de jambe pour marier la pose au jeu et pour rendre l’instant inoubliable. Fabrice Debels ajoute le chant à un jeu de basse qu’il maîtrise particulièrement bien pour interpréter « Sniper » et on continue avec des remerciements spontanés à Hélène Gasparini d’Inter-Lude qui a eu le courage de produire le concert du jour, aux amis des fans-clubs de Stocks et de Trust, aux absents qui ont eu tort et à ceux qui ont fait l’effort de venir, parfois de loin, on fait « Des croix sur des noms » et on reprend le fil d’un concert qui se pose à un juste milieu entre big blues et big rock avant de s’offrir un pont acoustique avec « A l’Ouest » puis avec « Rêve d’Irlande » et ses sonorités décrétées bulgares par un frontman plaisantin qui ne cache pas sa joie d’avoir réussi son pari du soir à savoir celui de remplir une salle dans la ville qui a vu ses premiers pas de musicien un quart de siècle plus tôt.

Christophe Marquilly vient d’enregistrer un maxi et il nous en livre bien évidemment les deux nouveaux titres, « Ne me retiens pas » et « Villes en sursis », appuyant sur le côté très actuel des textes et les servant avec un versant blues qui montre à quel point la raison et le feeling sont en train de prendre le dessus sur le jeune chien fou qui en faisait jadis un peu trop dès que les feux de la rampe se posaient sur lui … Et pourtant, quand il s’agit de se lâcher et de faire parler les cordes, le guitariste a de la réserve et il le prouve sur le premier rappel en nous balançant un solo fleuve très décontracté que son voisin d’outre-Quiévrain Arno aurait qualifié de « Chic et pas cher » au beau milieu de « Cocaïne » puis sur le second en dynamitant littéralement « Suzy », le classique des classiques qui brille au firmament de son répertoire … Minuit sonne et Christophe Marquilly salue la foule avec à ses côtés le jeune et talentueux batteur Thomas Gonzalez et Monsieur Propre, le dieu vivant de la basse Cort à cinq cordes !

Un petit tour dans les loges avec « friends et family » mais aussi avec quelques roteuses de la Marne pour marquer le coup, une petite séance de dédicaces pour faire plaisir à tout le monde et plus encore et le Marquilly Circus dans son intégralité se déplace Au Bistrot, un établissement voisin peuplé de guitares et de pochettes de disques où le patron, fan et ami de longue date, offre le buffet de l’after dans la joie, la convivialité et la bonne humeur caractéristiques aux gens d’ici … Et forcément, comme à chaque fois tout se poursuit jusqu’à plus d’heure dans une ambiance enfumée au possible mais tellement attachante ! La route du rock est encore longue et quelques vrais artistes en ont trouvé la carte. Elle ne leur fait pas forcément emprunter les Highway 61 et autres Route 66 mais quand elle passe du côté de l’A1 et qu’elle continue de filer vers la Belgique toute proche, elle nous réserve de sacrées escales … Celle de ce soir en était une, et non des moindres !   

Fred Delforge – mars 2007