vendredi, 16 mars 2007
L’hiver Peul
(Barclay – Universal – 2007)
Durée 59’11 – 15 Titres
http://www.myspace.com/souleymanediamanka
 Issu d’une longue lignée de Peuls, peuple d’éleveurs nomades d’Afrique de l’Ouest, Souleymane Diamanka est assurément l’héritier indiscutable d’une tradition orale ancestrale perpétuée par les griots … Et pourtant ce n’est pas dans le désert qu’il a grandi mais à Bordeaux, sa philosophie lui venant plus directement d’un brassage de cultures résultant d’un environnement pluriethnique que de ses aïeux qui restent pourtant très présents dans son esprit. Touché par la poésie dès ses premières années d’école primaire grâce à un instituteur aux pensées et aux méthodes modernes, Souleymane gardera dès lors en lui le virus de l’écriture et ses premières armes de danseur de hip hop le conduiront très naturellement vers le rap et vers le slam avec un arrêt presque spontané sur un art hybride empreint de beaucoup d’humanisme et de finesse. Auteur pour les Nubians mais aussi pour Henri Salvador, complice de John Banzaï pour « Le meilleur ami des mots », le jeune Diamanka touche à tout et goûte plus que de raison aux expériences qui se présentent à lui … Pour « L’hiver Peul », il nous réserve quelques surprises particulièrement intéressantes !
Le « Papillon en papier » né de sa plume n’a pas fini de glisser au gré des vents et c’est en compagnie de quelques amis mais aussi d’un grand maître spirituel que Souleymane Diamanka va lui donner sa grâce et sa légèreté … Un peu de jazz et de soul, un léger trait de classique, quelques rasades de pop et de musique traditionnelle et la présence de Kayna Samet, de Grand Corps Malade ou de John Banzaï auraient presque pu suffire à faire de « L’hiver Peul » un grand moment de poésie mais il fallait encore que le conteur des temps modernes en ajoute un peu et on trouve donc à ses côtés Eric Legnini et André Ceccarelli venus poser leurs notes délicates ou encore le grand griot Sana Seydi qui a consenti à lui donner la réplique sur un formidable « Moment d’humanité » qui, à lui seul, décrit parfaitement ce que peut être l’art oratoire d’obédience africaine dans toute sa splendeur. Avec de grandes phrases pleines de réalisme mais aussi d’humour et de jeux de mots croustillants, Souleymane Diamanka évoque ses racines lointaines et sa proche jeunesse, ses amitiés et ses inquiétudes, ses passions, ses angoisses et cela sa traduit par des œuvres somptueuses et lucides comme « Les poètes se cachent pour écrire », « Marchand de cendres », « Le rêve errant du révérend » ou « Je te salue Sahara » … Cette année, « L’hiver Peul » commencera au printemps, le 10 avril exactement, mais il y a fort à parier qu’il contribuera à faire s’arrêter le temps pour un long moment !
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