lundi, 12 mars 2007
L’envolée
(Autoproduction – 2007)
Durée 46’02 – 10 Titres
http://www.piou-musique.com
http://www.myspace.com/pioumusic
 Un premier album édité à quelques centaines d’exemplaires et totalement épuisé aura suffi à mettre en confiance ce quartet Lyonnais qui arbore fièrement un oiseau en guise de symbole et qui fait évoluer sa musique entre chanson et pop avec de gros apports d’electro rock mais aussi de jazz pour mieux la rendre attirante et suggestive. Avec une quarantaine de concerts dans les jambes et quelques passages sur des radios comme Le Mouv’ ou France Bleu, Vincent Eparvier (chant, guitares et machines), Céline Quagliata (basse), Remi Faure (batterie) et Frédéric Muller (saxos et clarinettes) ont réussi à partager avec le public une dynamique musicale qui emprunte autant à Dominique A. et à Matthieu Boogaerts qu’à Radiohead, Andy Shepard ou Neil Young et à faire vivre pleinement des créations aussi originales que riches. Leur nouvel album leur fait franchir une nouvelle étape et réaffirme très ouvertement une forte personnalité !
Aussi difficile que puisse être l’art d’associer l’acoustique et l’electro, aussi risqué que soit l’idée de faire flirter la chanson avec le jazz, quand bien même il serait free jusqu’au bout des ongles, Piou est parvenu à trouver un équilibre impressionnant et à donner une belle solidité à sa musique. De bluettes en pamphlets et de vers en proses, le groupe nous glisse avec délicatesse ses mots et ses notes et fait scintiller ses vents autour de structures rythmiques pleines d’assurance, la clarinette accentuant les connotations les plus charnelles tandis que le saxophone nous ramène sur des terrains plus traditionnels. Sans jamais poser une note plus haute que l’autre mais en s’offrant un très savant mélange de cris et de murmures, Piou nous offre des trésors harmoniques aux senteurs partagées entre la vieille Europe et la lointaine Amérique, entre le blanc du chant et des textes et le noir des mélodies et cela donne des moments de pur génie créatif comme « Orage », « Les yeux de l’autre », « L’été un fait divers » … Sans ne jamais vraiment être ni du rock progressif, ni de l’electro-pop, ni du jazz, ni de la chanson, « L’envolée » est un peu tout cela à la fois et le plus fort, c’est que ce qui aurait pu se terminer en cacophonie totale ne l’est absolument à aucun moment grâce non seulement à une très belle qualité de composition mais aussi à des arrangements dignes de ce nom. On aimera ou on détestera mais une chose est certaine, on ne pourra absolument pas être indifférent à la musique de Piou !
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