mercredi, 07 mars 2007
Pätchwörk
(Siouxx Prod. – 2007)
Durée 35’51 – 9 Titres
http://www.myspace.com/shade2007
http://www.selectmusic.fr
 Il y a des moments dans une vie où l’honnêteté exige que l’on se pose un instant et que l’on accepte de reconnaître que l’on est sans doute passé à une époque à côté de quelque chose de grand, ou tout au moins d’important … C’est un peu ce qui arrive quand on découvre Shäde en 2007 puisque le groupe s’est formé dix ans plus tôt sur les ruines de Kraken. Torché en moins de huit jours, son premier album arrivait dans les bacs en janvier 2000 et se voyait salué non seulement par la profession mais aussi par le public francophone, permettant à Eddie Daniel (chant et basse), Anthony Daniel (guitares) et Christophe Lunay (batterie) de se voir gratifiés du qualificatif de Dauphin de Trust, avec tout le bagage positif mais aussi négatif que cela comporte. Las, malgré des concerts explosifs où Shäde fait preuve d’une forte maturité et d’une sacrée envie de jouer, le groupe se sépare à l’automne 2004 après avoir tranquillement écoulé tout son stock d’albums. Pour le dixième anniversaire du combo normand, Siouxx Prod. a remis la rondelle sous presse et Shäde nous concocte une très belle surprise pour le printemps prochain …
On l’a parfois comparé à « Repression » et, toute proportion gardée, si « Pätchwörk » s’avère être un bon voir un très bon album, il est encore à quelques encablures de la perfection qu’atteignait bien longtemps avant lui le plus beau trophée de guerre du mythe hard hexagonal, ce qui n’enlève rien à ses qualités, loin s’en faut ! Elevé au son des Iron Maiden, des Aerosmith, des Metallica, des Manowar mais aussi des Trust et autres Vulcain, Shäde a fait le choix de se partager entre textes bateaux en Anglais et textes virulents en Français et le résultat est impressionnant ! On démarre plein gaz sur deux morceaux très largement teintés de la NWOBHM, « Assez !! » et « Génération Suicide », avant de redescendre d’un ton vers « Femme de Feu », un faux-semblant entre Téléphone et les Beatles dopé aux amphétamines et déjà une chose s’avère certaine, si la voix d’Eddie accrochait bien dans ces conditions d’enregistrement brutes de fonderie grâce à l’important charisme du chanteur, elle manquait cruellement de profondeur, un peu comme si la boule qui donne naissance au chant trouvait sa source très près du palais au lieu de démarrer très loin au fond de la poitrine, vous carrément dans le bas-ventre … Jeunesse, quand tu nous tiens ! Derrière, la guitare en fait des tonnes et même parfois plus encore, s’évertuant à nous jouer la rengaine Gary Moore croise Scorpions qui sort d’un rendez-vous avec Eddie Van Halen sur une démonstration de finesse baptisée « Just For One Night » et on en arrive déjà à la cover obligée de Vulcain, mais pas n’importe laquelle et pas n’importe comment puisque « Le Soviet Suprême » voit l’entrée en lice des frangins Puzio et de leur dingue de batteur Marc Varez venus tous trois donner un pan de force en plus à l’ouvrage ! Arrivent les deux morceaux de bravoure de « Pätchwörk », le très inspiré « Touvier » que la bande à Bernie Bonvoisin aurait pratiquement pu adouber et un épatant « More To Come » qu’on aurait bien vu en duo avec les barjots d’Anthrax ou encore avec Run DMC dans le background … Un instru entre la Vierge de Fer et les Four Horsemen pour plier l’histoire et une version « Radio Edit » de la heavy-ballad déjà évoquée et l’affaire est dans le sac, on peut passer à la bonne nouvelle du jour, celle de la reformation de Shäde autour d’Eddie qui chausse cette fois la six-cordes avec à ses côtés du sang neuf, celui d’Olive aux guitares, de Fabien à la basse et de Loodäi à la batterie ! Ils ont déjà retrouvé les potes avec pour commencer Marc Varez désormais impliqué dans Blackstone qui compte bien refaire un bout de chemin avec Shäde dans son sillage … En attendant la suite, on se repasse encore une fois la rondelle et on se régale de la multiplication de breaks que l’on y croise ! Let There Be Rock …
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