lundi, 26 février 2007 Joue sa musique (Musea – 2006) Durée 70’55 – 13 Titres
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Né en 1975 lors des cours de musicologie de l’Université de Strasbourg, Bise de Buse est plus un concept qu’un véritable groupe et si ses errances auront durées plusieurs années, elles n’auront été ponctuées en tout et pour tout que d’un seul album enregistré en 1981. Composé essentiellement de Pierre Michel aux saxophones, Jean Bataillon au violoncelle et Laurent Spielmann aux claviers mais aussi de Gérard Dosdat à la guitare, Jean Louis Heitz à la basse, Maxime Malka à la batterie et enfin d’invités comme Didier Malherbe au saxophone soprano et Louis Merlet au violon et à l’alto, Bise de Buse nous ressort toute sa panoplie d’influences allant du rock et de la variété des sixties et seventies jusqu’à la musique classique contemporaine des Varèse et autres Ligeti. D’expériences en errances, on se rend compte que le résultat n’a pas pris une ride vingt-cinq ans après …
Essentiellement construit autour d’une structure atypique de claviers, violoncelles et saxophones, le free jazz acoustique et expérimental de Bise de Buse n’a pas fini de donner des maux de tête à quiconque tentera de l’analyser au lieu de se contenter de le prendre comme il vient, c’est à dire comme un enchevêtrement bien structuré de sons apocryphes qu’il convient de déguster à la fois avec religiosité et gourmandise. Evoquant tour à tour des références ultimes comme Soft Machine, Henry Cow, Eberhard Weber ou Jan Garbarek, les « Dodécaféiné », « Triton diabolique », « Gambang » ou « Chocolate Fields » figurant sur l’opus originel se voient accompagnés sur la réédition de quatre bonus choisis par Guy Mas, le sonorisateur du groupe, parmi quelques enregistrements réalisés chez lui en 1979 et au milieu desquels on trouve une étonnante relecture de « You Can’t Kill Me » de Gong. Si l’ouvrage ne franchira sans aucun doute jamais les portes du grand public, il reste sans conteste un témoignage à conserver précieusement par tout amateur un peu enclin aux bizarreries issues de la rencontre inopinée du jazz, du rock et de la musique classique. Un album totalement inutile ou au contraire absolument indispensable selon la sensibilité dans laquelle on se situe …
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