lundi, 26 février 2007
Daltonien
(Saravah – Socadisc – 2007)
Durée 59’09 – 17 Titres + DVD
http://www.saravah.fr
 On ne présente plus Pierre Barouh, l’homme sans qui Jacques Higelin, Brigitte Fontaine, Pierre Akendengué ou David Mc Neil n’auraient sans doute jamais eu la même carrière ni le même rayonnement … Auteur, compositeur et interprète, l’homme s’illustra il y a bien longtemps non seulement en signant l’incontournable chanson du film « Un homme et une femme » mais aussi en créant le label Saravah, plus un grenier ou une cave qu’un véritable label soit dit en passant, et se fit remarquer tout autour de la planète avec des pics de popularité au Brésil, un pays auquel il voue une affection toute particulière pour ses sonorités, où encore au Japon ! Après une dizaine d’années passées sans laisser de réelles traces discographiques, Pierre Barouh fait son retour avec un recueil de dix-sept titres mais aussi avec un film documentaire qui relate un séjour au Cambodge …
C’est un ouvrage atypique que nous livre ce baroudeur au long cours, un florilège de saynètes enregistrées entre 1999 et 2006 dans lequel on remarque un lot de compositions bourrées de tendresse, d’humour et de bonnes vibrations mais aussi quelques surprises pour le moins décalées comme l’adaptation en Français, hérésie suprême mais ô combien jouissive, du standard de la bossa nova « Corcovado », une reprise des « Indifférentes » de Jean René Caussimon et Léo Ferré et enfin une relecture de l’ultra-classique « Titine » à laquelle il est difficile de résister. En quarante années passées au service de Saravah, Pierre Barouh aura accumulé les expériences, les errances et les rencontres et c’est à une extériorisation de ce capital humain qu’il nous convie, une restitution sur fond de piano bastringue, de duo pour voix mixtes, d’homélie cuivrée ou d’ode à Billie Holiday. Hors cadre, « La rencontre joyeuse » nous conduit en voyage humanitaire en Asie sous l’égide de l’Association Loire Cambodge et nous ouvre un peu plus les yeux sur l’action de ce genre d’organismes fondés sur le partage et l’entraide. Servi dans un très beau digipack, « Daltonien » est en quelque sorte un autoportrait de Pierre Barouh qui insiste sur la vision simple et conviviale de l’existence d’un homme qui, de son propre aveu, n’a rien contre internet mais lui préfère une terre nette … Vous avez dit philosophe ? Artiste tout simplement, mais en très grand …
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