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ANTIKLIMAX pdf print E-mail
Ecrit par Fred Delforge  
jeudi, 22 février 2007
 

Plus loin vers l’Est
(Dreaming – Musea – 2006) 
Durée 60’42 – 14 Titres

http://www.myspace.com/antiklimax
http://www.musearecords.com

Indéniablement marqué par l’école allemande des musiques électroniques et donc bien évidemment par Klaus Schulze et Tangerine Dream, Vincent Benesy est un de ces brillants auteurs, compositeurs et interprètes qui exorcisent leurs démons au travers des notes que peuvent produire leurs claviers. Travaillant depuis le début du troisième millénaire sur cet ouvrage, cet homme du Sud vivant à Antibes l’a dessiné de façon très politique et a choisi de pointer du doigt vers l’Est en décrivant ses peurs et notamment celles liées au risque nucléaire que présente l’ancien bloc soviétique. Il en ressort avec un album pour le moins expérimental et habité mais ô combien vibrant !

On pourrait légitimement craindre que le temps passé à réfléchir, composer, préparer et enregistrer ce monstre musical n’ait pu nuire à sa spontanéité et par bonheur il n’en est rien. Parvenu à conserver non seulement sa lucidité mais aussi sa fraîcheur, Vincent Benesy donne à Antiklimax un côté très humain en s’appuyant à contre emploi sur des technologies MIDI et en en gardant non pas le meilleur mais essentiellement le plus chaud et le plus coloré. Enfermé dans un bathyscaphe musical qui le pousse à laisser libre cours à ses divagations les plus folles, l’auditeur frissonne et s’émeut en découvrant des morceaux poignants comme « Kripton 85 », « Baptême du feu » ou « Dernière escale », se raccroche quelque peu à la réalité en entendant une guitare sur « Plus loin vers l’Est » ou encore la voix d’Irina sur « Vladivostok », puis replonge de plus belle en reconnaissant des phrases de Klaus Kinski samplées sur « Hallucinations » … Parvenu à donner une connotation pop à sa musique en faisant le choix de créer des morceaux à taille humaine, Vincent Benesy ne s’éloigne pourtant pas d’un pouce d’un penchant progressif très affirmé et parvient même à nous faire ressentir de façon assez vraisemblable des sensations comme ont pu en vivre les marins enfermés dans le Koursk. Par chance, cette expérience qui pousse jusque très loin dans l’espace et dans le temps se termine bien des deux côtés de platine et on ne peut que saluer la sagacité et la clairvoyance d’un artiste qui a réussi à franchir les frontières du raisonnable sans se brûler les ailes et surtout sans devenir insoutenable. Ames sensibles, s’abstenir …