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FRED ALPI pdf print E-mail
Ecrit par Fred Delforge  
jeudi, 08 février 2007
 

Se reposer ou être libre
(Nidstång – Fairplay/SED – 2007)
Durée 49'48 – 14 Titres

http://www.fredalpi.com

Après deux premiers albums enregistrés en groupe, le guitariste et chanteur libertaire Fred Alpi a choisi de se recentrer sur une formule un peu moins habituelle, celle du duo acoustique, et a travaillé autour de ce projet durant deux longues années avant de se lancer dans l’enregistrement de son troisième opus … Si le moteur change de cylindrée, le carburant reste le même et le résultat est tout aussi intéressant, la présence de Gilles Fegeant aux côtés du frontman lui apportant une petite chaleur bluesy apte à séduire un public encore plus large. Venus de deux univers différents, les deux personnages se complètent et se tempèrent l’un l’autre, chacun apportant à son coéquipier une sensibilité nouvelle, celle du punk rock et de l’engagement spontané chez Fred, celle du blues et des lamentations séculaires pour Gilles. Réunis autour de chansons qui évoquent pêle-mêle l’amour et l’anarchie, les deux guitaristes se mettent à nu sans fausse pudeur et se livrent sans aucune retenue …

Fred Alpi est partagé en deux hémisphères diamétralement symétriques avec au Nord une capacité inouïe à écrire des poèmes qui sonnent vrai et au Sud une faculté tout aussi ahurissante à composer des mélodies qui attirent l’attention grâce à un mélange subtil d’influences. Bien des années après avoir découvert des morceaux comme « Chanson pour Joe Hill » ou « Jean-François B, social-démocrate », on se rend une nouvelle fois compte de toute la force qu’ils avaient en eux en en retrouvant des versions alternatives qui rappellent instantanément les originaux, du moins dans l’esprit. Glissant parfois vers la country et le folk, Fred Alpi a perdu un peu de la fougue musicale du power trio mais a conservé son verbe fort tout en gagnant en sensualité, sa musique se voyant paradoxalement magnifiée par la sobriété des arrangements qui la caractérisent aujourd’hui. On se pique aux « Ronces artificielles » et on se frotte au « Soldat de la vieille Légion », on retrouve « Maigre comme un couteau », un morceau que l’on avait presque oublié, et on partage en toute convivialité de futurs hymnes comme « Ma part de violence », « Mets ta main dans la mienne », « Le sang des autres » … Fred Alpi dans cette nouvelle configuration scénique est en train de prendre une toute autre dimension, encore plus humaine et plus proche du public, plus sensible aussi par ce côté acoustique qui sait séduire avec un peu de slide autant qu’avec des montées d’adrénaline toujours intelligemment maîtrisées. L’artiste prend du galon, sa musique de la consistance … L’évolution pourrait presque être considérée comme naturelle si elle n’était aussi significative ! On espère maintenant que le public saura se montrer réactif à l’appel d’un poète qui n’aura pas à avoir de complexe quand il devra être comparé à un Thiéfaine, un Higelin ou un Bashung …