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TINARIWEN pdf print E-mail
Ecrit par Fred Delforge  
dimanche, 28 janvier 2007
 

Aman Iman
(Emma – AZ – Universal – 2007) 
Durée 54’11 – 12 Titres

http://www.tinariwen.com
http://www.myspace.com/tinariwen
http://tinariwen.artistes.universalmusic.fr

Si l’on a aucun mal à entrer très rapidement dans sa musique, on imagine plus difficilement ce que peut apporter comme surprise la vision de ce groupe de fiers guerriers du désert vêtus de djellabas et armés de guitares électriques … Venu d’une tribu de Touaregs du Nord du Mali, Tinariwen est une allégation de plus aux dires du regretté Ali Farka Touré concernant les origines africaines du blues et si sa façon de jouer les douze mesures rappelle invariablement celle des griots, elle n’est pas sans en appeler régulièrement à des références parmi lesquelles on ne manquera pas de citer B.B. King, Ry Cooder ou bien évidemment Taj Mahal. A l’heure d’enregistrer un troisième album, Ibrahim, Kiddou, Mohamed ‘‘Japonais’’, Foy Foy, Eyadou, Abdallah, Hassan, Seyid et les choristes Nina, Anini et Bogness se sont enfermés durant une dizaine de jours à Bamako pour laisser à Justin Adams le soin de tirer le meilleur de leurs inspirations et de les mettre en valeur sur un ouvrage dédié à un élément important en Afrique, l’eau … Spontanéité et chaleur sont dont inévitablement de la partie !

Sans aucun doute le plus abouti des albums de Tinariwen, « Aman Iman » montre à quel point l’âme touarègue du groupe a su rester intacte malgré des tournées dans le monde entier et une reconnaissance avouée par des stars adulées telles que Carlos Santana, Robert Plant ou encore Thom Yorke, le leader de Radiohead. Pimentant des sonorités ancestrales et des youyous redondants de quelques licks de guitare bien pensés et d’arrangements ingénieux, Tinariwen permet à sa vision de l’Afrique d’entrer des deux pieds dans le monde du blues moderne sans y perdre la moindre once de son intégrité. On sent toute l’hérédité de la rébellion et en même temps tout l’espoir qui se dégage de morceaux d’une intensité touchante où les voix rappellent que ces hommes ont le cœur solidement enraciné dans le sable et l’esprit balayé par les vents. Lancinants et pourtant très originaux, les morceaux ne se rappelleront à nous que très rarement par leur titre mais plutôt, et c’est bien la le plus important, par tel ou tel trait de personnalité que l’on retiendra d’une guitare qui rappelle Jeff Beck ou Amar Sundy ou d’un chant qui évoque Youssou N’Dour ou Salif Keita. Avec « Aman Iman », c’est toute la lucidité et toute la grandeur de Tinariwen qui explosent à la face du blues contemporain ! A ne pas manquer dès le 5 février.