Ecrit par Fred Delforge |
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vendredi, 26 janvier 2007 A la quête du Graal (Autoproduction – 2007) Durée 33’03 – 8 Titres
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On l’avait vu avec « Legend », le précédent volet de sa déjà longue discographie, Zag est un de ces artistes aussi attachants que prolixes à qui rien ne saurait résister … Sorti un moment du blues et des folksongs qui lui sont chères pour rendre un hommage appuyé au Roi Arthur et à son mythe, Zag a poursuivi le mouvement dans la même direction et est parti à son tour chercher le vase sacré contenant le sang du Christ. On le retrouve donc toujours aussi seul au beau milieu de ses machines et de ses guitares et on le suit dans cette définitive « Quête du Graal » à laquelle il semble vouloir mettre un terme avant de s’en retourner à une tache qui le démange depuis des lustres, faire un album entièrement chanté. On reprend un moment le pas des sonorités celtes pour un ballet où l’electro prend de plus en plus de place et on se retrouve en compagnie de l’ermite Nascien en l’an 177 de notre ère …
Construit selon le cheminement logique de la légende, cet ultime volet des aventures d’Arthur et de ses chevaliers respecte les traditions séculaires mais les adapte au gré des fantasmes et des aspirations du géniteur de l’ouvrage, faisant entrer des chœurs d’inspiration gitane au milieu d’une musique qui transpire parfois des sonorités qui ressemblent à s’y méprendre à ce que d’autres taxeraient sans sourciller d’electro-dub. Laissant sa guitare s’exprimer avec des effets particulièrement bien sentis, Zag n’en oublie pas pour autant de garder une place de choix pour des orchestrations somptueuses et égrène des clochettes autant qu’il sonne les clairons et fait galoper les chevaux. L’Armorique toute entière est à l’honneur au travers de morceaux celtes jusqu’au bout des ongles et si le chant découvert sur « Le départ » rappelle de façon assez intéressante le meilleur de Hugues Aufray, ce n’est que pour mieux laisser les instrumentaux qui suivent nous décrire en musique des personnages comme « Alain de Bron » ou « Mordrain de Sarras » avant de nous embarquer de gré ou de force pour « Le retour en terre bretonne ». Diaboliquement équilibré, « A la quête du Graal » atteint sans le franchir un point de non-retour au-delà duquel Zag aurait du mal à reprendre une bonne vieille Strat ou une Les Paul et à la brancher dans un Marshall pour nous sortir un bon gros blues rock de derrière les fagots. Il nous l’a promis, la boucle est désormais bouclée, et de belle manière en plus, et c’est désormais les influences de Clapton et Hendrix qui vont habiter son esprit. Du moins pour un temps …
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