vendredi, 26 janvier 2007
Tout est calme
(Mon Slip – Warner – 2006)
Durée 39’57 – 15 Titres
http://www.loiclantoine.com
http://www.monslip.fr
 Parachutés dès 2003 sur les scènes de la France entière grâce à « Badaboum », un premier album particulièrement bien accueilli, Loïc Lantoine et son complice contrebassiste François Pierron auront écumé trois ans durant les salles de concerts en accumulant dans leur sillage un nombre de fans sans cesse croissant … Alors bien sur, il y a un moment où il faut se jeter à l’eau et oser le demander : Loïc Lantoine est il un véritable chanteur ou plus simplement un poète qui débite ses textes au gré de quelques notes saupoudrées par un discret camarade ? En fait, là n’est pas la question et on lui accorde sans mot piper le statut qu’il revendiquera, si tant est que l’homme à l’accent ch’timi revendique quoi que ce soit d’autre que le droit de s’exprimer et de partager son amour des mots avec le plus de monde possible. Punk dans l’âme et chantre dans l’esprit, l’artiste revient avec un nouvel opus et entoure épisodiquement son duo de quelques amis comme Denis Charolles aux percussions, Pierrick Hardy à la guitare, Cedric Chatelain aux vents ou encore Fantine Leprest au chant …
Avec cet accent un peu triste qui le caractérise, Loïc Lantoine nous pose une poésie douce-amère qui en appelle plus à la réalité qu’à la mélancolie et qui sait user d’humour avec un talent digne des plus grands. De discussions de bistrots en philosophie de comptoir, « Tout est calme » ne sombre jamais dans le vulgaire ou le graveleux mais se concentre au contraire sur une utilisation judicieuse et pertinente des mots pour faire passer des images bien précises à des moments habilement choisis. Déclamées paisiblement comme « Tout est calme » ou envoyées à tue-tête comme l’épatant et loufoque « NNY » servi à la fois en forme d’hommage et de costard à Johnny Hallyday, les saynètes, car il est plus question de sketchs ou de petites pièces de théâtre que de réelles chansons, s’égarent d’un « Pierrot » à un « Jour de lessive » et refont le monde au gré d’un hautbois, d’une bombarde ou d’une contrebasse à grand renfort de « La hache », « Ta tête au carré » ou de « Chacun sa tronçonneuse » pour nous faire entrevoir la terre avec les yeux d’un « Cosmonaute » et refaire le monde à la manière de « Quand les cigares », le véritable hymne politique et drolatique de l’album. Tendre, mélancolique et distrayant à la fois, Loïc Lantoine entre dans le rôle du bon copain un brin aviné qui plombe un peu l’atmosphère à chaque fois qu’il pénètre dans la pièce mais sans qui les soirées ne seraient jamais vraiment aussi réussies … On l’aime comme il est, ça ne s’explique pas !
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