mercredi, 24 janvier 2007
Live, hot n’blue
(Universal Music – 2007)
Durée 67’33 – 15 Titres
http://www.jjmilteau.com
 Capable de séduire des publics venus d’horizons très différents mais aussi répartis sur plusieurs générations, JJ Milteau est sans aucun doute un des très rares musiciens qui fasse à chaque fois l’unanimité dès lors que sa musique se déverse, que ce soit dans les platines ou mieux encore dans les salles obscures. Avec une dizaine d’albums publiés sous son nom mais aussi avec des ouvrages et spectacles à l’attention des enfants et enfin avec une émission de radio hebdomadaire, ce boulimique de travail et de son force le respect et en impose autant par une prestance impressionnante, que ce soit à la ville ou à la scène, que par une capacité à tirer des notes d’une infinie beauté des petites barres métalliques dont ses poches sont remplies. Harmoniciste de talent plébiscité par le gotha de la musique, de Montand à Goldman en passant par Barbara, Le Forestier ou Mitchell, Milteau n’en est pas moins un compositeur reconnu de Moscou à Nouméa et de Shanghai à Memphis et c’est à un retour vers sa tournée 2005 qu’il nous convie, une tournée où il était entouré d’un groupe franco-américain où l’on retrouve Felton L. Crews (basse), Mark Mack (batterie) et Andrew ‘‘Junior Boy’’ Jones (guitare) aux côtés des incontournables Demi Evans (chant), Benoît Sourisse (orgue) et bien évidemment Manu Galvin, son ami guitariste au talent XXL …
Entre blues et jazz avec des escapades très régulières vers le rock ou encore vers le gospel, cet éblouissant « Live, Hot n’Blue » n’a pas fini de séduire tout ce que le monde des musiques afro-américaines compte d’aficionados tant son équilibre est parfait et son ton sincère. Sorte de show idéal recomposé à partir de différentes tranches de vie captées sur les scènes du monde entier, ce tout nouveau live rappelle invariablement ce que l’on peut avoir vu de mieux lors des multiples apparitions de l’artiste et confirme tout le bien que l’on pensait de lui mais également d’un entourage d’une rare homogénéité qui se voit particulièrement bien mis en avant par un leader altruiste qui ne tire jamais la couverture à lui pour au contraire la partager équitablement avec tout le monde. Méticuleux au possible, le Pape de l’harmonica distille ses notes par grosses grappes gorgées de feeling mais sait aussi bien les égrener à la demande pour séduire encore plus ! Cédant le micro à deux reprises, la première au profit de Manu Galvin sur « You’re So Fine » et la seconde à Junior Boy Jones sur « Make Some Changes », la formidable Demi Evans fait encore une fois parler la poudre, et de très belle manière en plus, que ce soit sur des morceaux de son cru comme « My Share » ou encore sur ceux de JJ Milteau et bien évidemment sur un lot de reprises parmi lesquelles on ne manquera pas de citer le traditionnel « Wade In The Water », « Before You Accuse Me » et le vibrant « Ray Charles Medley » où se superposent et s’entrechoquent quelques « What’d I Say », « Hard Times » et « Georgia ». L’album est tout simplement indispensable, comme les autres d’ailleurs, mais compte cette fois encore un petit quelque chose de plus qui force à se poser une question redondante : jusqu’où JJ Milteau sera t’il capable de repousser les limites de l’aboutissement ? Merci à l’homme et chapeau bas à l’artiste …
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