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RAS MICHAEL JUNIOR pdf print E-mail
Ecrit par Fred Delforge  
lundi, 22 janvier 2007
 

Medicine Man
(Inna de Yard – Makasound – PIAS – 2007) 
Durée 51’00 – 11 Titres

http://www.makasound.com
 
Fils du légendaire Ras Michael, le chanteur rasta Ras Michael Junior sera très bientôt la sixième signature à figurer dans le cadre de la collection Inna de Yard et c’est aux côtés du Jah Is My Light Band et du guitariste Earl China Smith que le digne héritier s’en est allé enregistrer à Kingston, dans le jardin de son complice guitariste, un album acoustique bourré de percussions et de rythmes redondants comme on les aime là bas. Griot récipiendaire des traditions séculaires, Ras Michael Junior ne s’embarrasse pas de fioritures et se contente de livrer son reggae folk à la manière d’un Bob Dylan ou encore d’un Robert Johnson … Simple et bluesy dans sa forme, « Medicine Man » s’affiche d’entrée de jeu comme un des ouvrages incontournables du genre !

Plus que de chansons, c’est d’incantations que l’on est tenté de parler ici puisque Ras Michael Junior vit pleinement sa musique, souffrant au rythme de ses notes ou se réjouissant au détour d’un trémolo … On vibre avec lui au son d’une guitare qui part de temps à autres en slide mais aussi de tambours de bois qui donnent un cachet tout particulier aux compositions, les rendant à la fois totalement tribales et pourtant très structurées. C’est toute la spontanéité de l’Afrique qui se dégage de ces quelques morceaux qui caressent chacun de nos sens, de l’ouie que l’on sent stimulée de bout en bout jusqu’à l’odorat et à la vue qui entrent peu à peu en émoi au fur et à mesure que s’enchaînent les « White Line », « Collie Now », « Hopes and Dreams », « How Excellent is Thy Name » ou « Old Man ». La puissance du chant confère aux textes un petit côté spirituel supplémentaire et c’est sans aucune retenue que l’on se laisse entraîner dans une transe à la fois très vintage et très actuelle, un peu comme si le reggae de Ras Michael Junior n’avait pas d’age et pas de contexte historique … C’est à la fois étrange et rassurant de savoir que de tels ouvrages naissent encore au troisième millénaire !