vendredi, 19 janvier 2007
A part ça tout va bien
(Pygmalion Records – L’Autre Distribution – 2007)
Durée 48’09 – 13 Titres
http://www.crevettedacier.com
http://www.myspace.com/crevettedacier
 Quatre garçons et une fille, si on ne peut pas franchement parler de parité dans le sens politique du terme, force est toutefois de constater que La Crevette d’Acier a joué la carte de l’ouverture en confiant un rôle certain à Chloé Lacan aka Monique Truchard puisque cette dernière officie dans le groupe non seulement à l’accordéon et aux claviers mais aussi au chant ! Après six années passées en tournées, le quintet conduit par Vincent Tirilly alias Michel Martin (chant, batterie et claviers) reprend la route avec un tout nouvel opus mais aussi avec un spectacle entièrement remodelé pour l’occasion, mélange de comédie et de chanson dosé sur fond de cœur gros comme un pamplemousse avec d’une part beaucoup d’humour et de l’autre une très grosse dose d’humanité ! De percussions en clarinette et de violoncelle en banjo, La Crevette d’Acier nous entraîne dans un tourbillon pacifique mais irrésistible …
Si les musiques ne manquent jamais d’attirer l’oreille par une construction assez anarchique et des sonorités totalement séductrices, c’est grâce à des textes forts et intelligents que le groupe séduit au premier abord, le charme des orchestrations agissant sans doute mieux dès que le verbe est parfaitement assimilé. Un petit versant doucement contestataire vient tempérer des chansons où l’on parle de la vie de tous les jours et de la mort, des sentiments forts ou au contraire très basiques, de la joie de vivre ou de l’absence d’occupations … C’est très chanson française dans la forme et très punk dans le fond, la douceur des arpèges contrastant irrésistiblement avec la force des rimes ! Drôle et touchante à la fois, La Crevette d’Acier nous présente ses héros du quotidien, de « Corine » à « Denis » en passant par « Gérard Chassin », « Sergio », « Gisèle » ou « Marion », et nous délecte de quelques brûlots intrigants comme « Le Sénat » ou « Baby blues ». Faisant appel à un sens de l’observation fort bien aiguisé, Vincent/Michel brosse ses portraits avec un subtil dosage de vitriol et de tendresse qui donne à « A part ça tout va bien » un petit cachet exceptionnel ! La Crevette d’Acier avait déjà marqué les esprits avec « Appellation incontrôlée », la confirmation de son talent est dorénavant faite …
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