mardi, 02 janvier 2007 Straightbeat (Green Records – 2006) Durée 38’47 – 12 Titres
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C’est par une fin d’après-midi de novembre 1975 qu’Edo N’Doss se trouva interpellé par le Blues … La radio diffusait le Reverend Gary Davis et les notes de son « Cocaïne Blues » et ces dernières ne l’ont plus quitté depuis ! Autodidacte, Edo apprendra la guitare et l’harmonica à partir des disques qu’il commence à collectionner puis finira par rencontrer Billy Branch qui le présentera à la scène chicagoane. Des clubs du South Side aux tournées sur lesquelles le géant l’emmène, Edo N’Doss peaufinera son style et fera de multiples rencontres, de Lucky Peterson à James Cotton en passant par Homesick James et Joe Louis Walker, et apprendra non seulement à jouer le blues mais aussi et surtout à vivre en bluesman ! Très impliqué dans la musique africaine, Edo tournera en France avec un groupe de rumba congolaise et collaborera avec Papa Wemba et c’est en apportant à son blues ces expériences diverses qu’il se démarque du lot en produisant un ouvrage unique et quelque peu étrange … Partagé entre Chicago, le Sud de la France et l’Italie, l’artiste ne manque pas d’horizons à explorer !
« Straightbeat », c’est un peu l’auberge espagnole du blues, une sorte d’album fourre-tout ou chacun est venu poser tantôt sa guitare, tantôt son saxophone ou son piano aux côtés de l’harmonica et de la voix du maître de cérémonie. Produit par Big Al Downing qui se fend au passage des ivoires sur la somptueuse cover d’Amos Milburn, « Chicken Shack Boogie », l’album dévoile quelques compositions du pianiste comme « I Gonna Be Loved » ou « On Step Closer To The Blues », mais aussi un « Sunday Morning Blues » composé par Edo lui-même et des relectures plutôt intéressante de Roosevelt Sykes, Sonny Boy Williamson ou A.C. Reed. Surprenant sur la reprise du « I’m A Hog For You » de Clifton Chenier où on le jurerait originaire d’Acadie tant son accent chante vrai, Edo N’Doss nous régale d’une belle rondelle d’un Chicago blues subtilement cuivré sur laquelle les guitares occupent une place de choix mais où les parties de piano et d’orgue sont également bien mises en valeur. Plus qu’un véritable équilibre qui fait parfois un peu défaut, eut égard à la précarité de la production et à l’absence d’un véritable mastering, c’est à l’esprit même de « Straightbeat » que l’on s’attache, à cette envie de jouer de façon vraie, juste et sincère que l’on sent omniprésente. Edo N’Doss et ses amis se sont fait plaisir à enregistrer cet album et ça se sent de son début à sa fin ! Le reste a t’il vraiment beaucoup d’importance ?
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