vendredi, 29 décembre 2006
It’s All Blues To Me
(Topaz Productions – 2005)
Durée 76’16 – 15 Titres
Blues Alive!
(Topaz Productions – 1997)
Durée 55’24 – 14 Titres
Everyday Living
(Topaz Productions – 1988)
Durée 37’08 – 12 Titres
http://www.hawkeyeherman.com
   Il y a plus de quarante ans que ce musicien à la voix de velours et au jeu de guitare riche et racé traîne ses instruments sur les routes du blues et depuis sa naissance à Davenport en 1945, sa vie aura été un long fleuve pas toujours tranquille qui l’aura conduit le long des rives du Mississippi mais aussi à Memphis, Chicago, Detroit ou Shreveport … Sa première guitare acquise à l’age de quatorze ans lui permettra d’emprunter les traces laissées par Son House, Brownie McGhee et Bukka White et lui donnera l’amour du jeu et des rencontres, l’entraînant en tournée tout autour de la planète dès 1984 après avoir commencé à développer un programme scolaire en 1980. Rencontré cet automne pendant la 8ème édition de Blues-sur-Seine, Michael ‘‘Hawkeye’’ Herman nous aura fait l’honneur de nous laisser non seulement d’impérissables souvenirs mais aussi un exemplaire de chacun de ses trois albums retraçant en quelques notes mais aussi en quelques rencontres formidables une carrière entièrement dévolue aux douze mesures et récompensée comme il se doit de quelques Awards dont le très fameux « Keeping The Blues Alive » de la Blues Foundation en 1998 mais aussi d’une entrée en fanfare au « Iowa Blues Hall Of Fame » en 2005 … Ca méritait bien un petit verre de Beaujolais !
Montrant une évolution toute naturelle au niveau du son mais aussi et surtout au niveau de la tessiture d’une voix qui se bonifie avec les ans, les trois ouvrages se complètent admirablement l’un l’autre et si « Everyday Living » pêche un peu par manque de volume et de relief, les relectures et autres adaptations des standards de Robert Johnson, Big Bill Broonzy et Chuck Berry mais aussi les créations du guitariste ne sont qu’autant de bonnes occasions de se faire accompagner par la guitare de ‘‘Cool Papa’’ Sadler et par le piano de Charles Brown dans un ballet autoproduit qui réjouira sans aucune retenue ceux pour qui le blues acoustique du delta et la guitare slide sont de véritables religions. On s’offre ensuite un bond en avant de près de dix années et on retrouve sensiblement les mêmes inspirations en live et en solo avec quelques pièces d’orfèvrerie comme « Statesboro Blues », « Sitting On The Top Of The World » ou l’énorme « Key To The Highway » mais aussi un subtil enchaînement de « Stones In My Passway » et « Kindhearted Woman Blues », le tout ponctué d’arrangements de plus en plus soignés et d’un son qui prend du grain et de l’ampleur avec l’ancienneté. Encore huit années passées à la machine à avancer dans le temps et on retrouve Hawkeye en live et en groupe sur « It’s All Blues To Me » avec un répertoire très proche de celui qu’il traverse encore aujourd’hui, avec une couleur musicale qui se réchauffe de plus en plus et avec une voix qui traverse l’auditeur de part en part tant elle est irrésistible. En faisant évoluer l’étendue de ses reprises, le génial guitariste a ajouté quelques cordes à son arc et c’est non seulement avec les adaptations de « Moondance », de « Baby Please », de « Route 66 » ou de « St James Infirmary » mais aussi avec des compositions comme « I Used To Ride That Train » ou « Give Me A Grandma Every Time » que l’homme à l’œil de faucon entre non seulement de son vivant mais qui plus est au top de sa forme au Panthéon des grands noms du blues ! A écouter matin, midi et soir, sans aucune restriction et surtout sans aucune modération …
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