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TRUST AU ZENITH DE PARIS pdf print E-mail
Ecrit par Fred Delforge  
mardi, 12 décembre 2006
 

FRED BLONDIN – TRUST
LE ZENITH – PARIS (75)
Lundi 11 décembre 2006


http://www.trust.tm.fr

Certains en attendaient tout, d’autres au contraire n’en attendaient plus rien et tel un phénix renaissant de ses cendres, Trust était une fois encore sur la scène du Zénith parisien, près de dix ans après sa dernière prestation sur les mêmes planches en février 1997 … Entre temps, l’eau aura coulé sous les ponts parisiens et de déchirures en réconciliations, Bernie et Nono auront une nouvelle fois enterré la hache de guerre pour le plus grand plaisir de fans venus des huit coins de l’hexagone et même de plus loin pour revivre une fois encore le grand frisson au côté du mythe hard !

Proche du groupe et de son entourage direct, Fred Blondin va se charger ce soir de chauffer la salle avec son gros rock parsemé de blues et avec sa grosse voix rugueuse qui colle à merveille à des textes fouillés au possible qui évoquent les sentiments les plus forts, de l’amitié sincère à l’amour, sans pour cela sombrer dans la guimauve. Brillant guitariste, Fred s’est entouré d’une équipe de tueurs parmi lesquels on retrouve l’étonnant Sébastien Chouard et va ce soir nous servir un bref florilège de ses titres avec entre autres « Tu m’aimes à quelle heure » et « Pourquoi t’écoutes jamais ? » mais aussi avec sa décapante reprise de « Félicie aussi » qu’il interprétait il y a quelques années encore aux côtés de Nono Krief et David Jacob … Plutôt bien accueillie par un public encore un peu dispersé, la prestation de Fred Blondin aura eu ce soir le bon goût d’être très variée, sincère et très énergique !

Une trentaine de minutes pour faire fumer le stand merchandising et c’est enfin au tour de Trust de passer à l’acte … Lumière tamisée, étoile rouge au plafond, slogan « Soulagez-vous dans les urnes » en guise de backdrop, chacun entre en scène un par un sur la longue et oppressante intro du « Mitard » et le Zénith émerge peu à peu … Trust joue la carte de la sécurité et enchaîne sur deux hymnes, le toujours aussi bandant « Palace » et son break de tueur et « Au nom de la race », un titre qui reste malheureusement au cœur de l’actualité. Première pause pour permettre à un Bernie en grande forme de se réjouir de la montée en enfer de Pinochet sur fond de samples et de scraths distillés par Dj Deck, la toute nouvelle surprise que Trust a réservée à ses fans. On plonge directement dans « Fatalité » et les Twin Towers de la six-cordes se livrent à un duo/duel de folie avant de dériver vers le cru 96 avec un excellent « Fais où on te dit de faire » venu de derrière les amplis. Outre une rythmique impeccable assurée par Farid Medjane et Iso Diop, la musique de Trust est rehaussée de machines qui donnent un plus à l’ensemble, parfois surprenant mais toujours réjouissant car très bien dosé !

Trust dispose de trois nouveaux titres et ne va pas se priver de les jouer, commençant ce soir avec « Chaude est la foule » et son refrain beuglé au mégaphone avant de confirmer que l’ère « Europe et Haines » n’était pas une simple transition en dédiant « On lèche, on lâche, on lynche » à Dominique Voynet qui a paraphrasé le groupe au cours d’une récente entrevue avec la presse puis en insérant un énorme solo de scratchs au beau milieu de « Le temps efface tout ». Le T-shirt de Nono clignote et brille de mille feux et Bernie invite son public à hurler le refrain de « Sarkoland » pour que Deck puisse le sampler avant de se lancer dans ce nouveau brûlot devenu l’hymne politique du groupe pour sa Campagne 2006. On retrouve ensuite « Saumur » et Bonvoisin frôle la correctionnelle en s’emmêlant les pieds dans son micro avant de finir sur le sempiternel panaché de « Ton dernier acte » et « Ride On ». Direction Bagdad avec des « Templiers » revus et corrigés à la sauce irakienne puis retour vers les banlieues chères à Trust pour « Préfabriqué ». Les samples s’en donnent à cœur joie et Bernie qui a tombé la chemise pour nous gratifier de son 95C moulé dans un inénarrable Marcel se met à parler des différences entre l’être et le paraître, relevant son jean troué pour l’occasion et ses baskets neuves, réajustant ses lunettes noires et son bandana et se lançant dans une version lourde à souhait de « Surveille ton look » qui va en réjouir plus d’un !

On retourne tranquillement vers la grande époque de Trust avec « Certitude … Solitude … » et le chant partagé entre un Vivi impérial et un Bernie en forme olympique, puis vers un épatant « Police-Milice » bleuté par les gyrophares des lights et saupoudré par les sirènes Dj Deck … Le public explose ! Retour au calme avec le break acoustique du soir, l’improbable duo entre Bernie au chant et Nono à la Godin sur « Tous ces visages » dédié au Commandant Massoud … Bernie invite le public à voter et on repart vers le passé avec « Instinct de mort » et sa traditionnelle intro puis, après avoir scrupuleusement présenté le groupe, le frontman laisse à Son Altesse Nono le soin de briller comme il se doit sur son chef d’œuvre le plus abouti, « L’élite » ! Fin du premier acte.

Un rappel de Trust est toujours un moment de pure folie où le public se lâche enfin et la tradition va être respectée ce soir sur les trois derniers morceaux du show. « Tout ce qui est bon est mal » et son gros riff bien tranchant font chauffer les esprits, « La mort rôde » et sa complexité lyrique mettent les jambes en position on et tout le monde explose sur le final inévitable qu’est « Antisocial » dans une version où Nono cède un bout de son solo à Dj Deck devant un public qui s’est levé comme un seul homme … Magique !

Les sourires étincellent et on retrouve dans la salle de nombreux membres du Forum du groupe mais aussi quelques amis chers, Erik Bamy, Bruno Recrosio et ses Boxer … Ceux qui ont vu les concerts précédents de cette mini-tournée le confirment, Trust était ce soir à 500% ! Lights exceptionnels, son fabuleux, énergie et cohésion parfaites … Que demander de plus à Trust maintenant ? De continuer ? Là n’est pas la question, le moment était unique et comme tout moment unique il fallait le goûter comme tel ! Merci Messieurs, et rendez-vous peut-être une autre fois …    

Fred Delforge – décembre 2006