jeudi, 30 novembre 2006 Maxim Nucci (Mercury – Universal – 2006) Durée 48’42 – 13 Titres
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S’il n’affiche que vingt-trois ans au compteur de son existence, Maxim Nucci a déjà près de dix-huit années de musique à son actif … Né dans un bouillon sonore entre un père producteur et une mère chargée de communication, le jeune homme entrera au Conservatoire du Val de Marne pour son sixième anniversaire avant d’intégrer le Musician Institut de Londres pour le quinzième. Ressorti couvert de lauriers, Maxim Nucci montera ses propres groupes et jouera pour les autres puis produira l’album des L5 avant de devenir à la ville Monsieur Jenifer et à la scène acteur dans le film « Alive » de Frédéric Berthe aux côtés de Richard Anconina … C’est à ce moment précis qu’il convient d’ôter ses oeillères et de laisser le loisir aux instruments de parler plus fort que les préjugés car si sur le papier ce premier ouvrage éponyme peut passer pour un pur produit préfabriqué, le résultat est loin de confirmer cette idée toute faite. Tout comme Véronique Sanson n’était pas devenue drôle en épousant Pierre Palmade, Maxim Nucci n’est pas devenu ringard en se frottant aux icônes de la télé-réalité … Et il le prouve !
Puisant ses influences dans un mélange assez habile de folk, de funk, de pop et de variété, Maxim Nucci réussit non seulement le tour de force de composer les treize titres de son premier album mais aussi celui de les interpréter en tenant à tour de rôle tous les instruments … Qu’on vienne dire ensuite que le garçon n’est pas à la hauteur de ses ambitions ! Côté jeu, on remarque une patte de velours dans un gant de fer en ce qui concerne les guitares, un toucher d’ivoires plutôt intéressant et un don rythmique de bonne facture avec une basse inventive et une frappe tout à fait honorable. Niveau voix, ça lorgne de façon très évidente vers une descendance plus ou moins assumée des Obispo, De Palmas et autres Calogero mais avec des textes fouillés, premier opus oblige, et avec à l’occasion des intonations un peu racoleuses sur les titres les moins évidents. Alors bien entendu, ça reste de la (grande) variété mais ce qui rassure instantanément, c’est que ça ne sent pas le frelaté et que l’artiste, puisque artiste il y a et de façon indiscutable en plus, a su rester en phase avec lui-même. On frôlera le carton radiophonique avec « La nuit c’est comme la mer » mais on trouvera autour des morceaux comme « Un ciel », « Un Cowboy à Paris » ou « Washington Square » qui méritent que l’on pose une oreille, voir même les deux, sur un album qui fait office d’écueil sur lequel la mer pop un peu trop lisse actuellement risque de venir se heurter … Et si le renouveau musical passait par Maxim Nucci ?
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